C’est un livre particulièrement poignant que vient de publier la petite maison d’édition «Venus d’ailleurs». Dans «Les réfugiés du Mékong: cambodgiens, laotiens et Vietnamiens en France», Karine Meslin raconte l’itinéraire de ces centaines de milliers de familles arrivées dans l’hexagone pour l’essentiel dans les années 80, et contraintes de s’intégrer. Les récits sont passionnants. Les témoignages sont précis. On y retrouve l’intégralité de leurs itinéraires, depuis leur départ des camps de réfugiés en Thaïlande. Un morceau d’histoire qui trouvera certainement son public auprès de tous ceux qui participèrent, à l’époque, à ce grand élan humanitaire au secours des peuples d’Indochine.

La force du livre de Karine Meslin est d’accorder beaucoup de place aux témoignages directs. Pour son essai, l’auteure est partie à la rencontre de ces familles débarquées en France à partir de la fin des années soixante-dix. Son ouvrage dit à la fois l’élan de solidarité et les difficultés d’intégration, surmontées grâce à la ténacité et à l’ardeur au travail de ces «indochinois» résolus à profiter de la chance que leur offrait alors la France, ancienne puissance coloniale.

Toute une partie du livre est consacrée à la vie quotidienne dans les camps en Thaïlande, où ces familles restèrent souvent plusieurs mois, voire des années. Un portrait psychologique fin de ces exilés est aussi dressé, qui permet de comprendre les différences existantes entre leur communauté et les autres communautés d’immigrants. Plus intéressant encore: le regard que ces réfugiés indochinois portent sur la France et sa population. Une leçon d’humanité et de courage dont nous vous recommandons la lecture !