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INDONÉSIE – CRISE: La Papouasie, blessure toujours ouverte de l’archipel

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 06/05/2021
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Les craintes d’un conflit s’intensifient en Papouasie indonésienne. Les séparatistes, qui refusent l’étiquette terroriste apposée à leur mouvement par le gouvernement, menacent d'”intensifier” la confrontation. Le gouvernement indonésien qualifie de terroristes les civils armés qui luttent pour l’indépendance de la Papouasie.

 

Cette décision du gouvernement indonésien, au sein duquel l’ex candidat Prabowo Subinato occupe le poste de ministre de la défense, risque d’aggraver le conflit dans une région qui est depuis longtemps aux prises avec la question du séparatisme. Le Mouvement pour la Papouasie libre a immédiatement riposté en menaçant d'”exterminer” les forces de sécurité et les migrants civils en Papouasie si le gouvernement poursuit cette politique.

 

Annexé par l’Indonésie en 1969

 

La violence est depuis longtemps une constante dans le territoire, qui a été annexé par l’Indonésie en 1969. Il y a une semaine, une fusillade entre l’Armée de libération nationale de la Papouasie occidentale (TPNPB) – la branche armée de l’Organisation de la Papouasie libre (OPM) – et les forces de sécurité indonésiennes a tué le chef de l’Agence de renseignement du gouvernement de Papouasie, le général de brigade I Gusti Putu Danny Karya Nugraha.

 

“Si l’Indonésie poursuit son programme de terreur et de génocide contre la population civile de Papouasie occidentale (comme elle le fait depuis près de 60 ans) et que la communauté internationale n’intervient pas”, a déclaré Amatus Akouboo Douw, membre du conseil diplomatique de l’OPM, “les combattants indépendantistes annonceront une campagne visant à anéantir non seulement les militaires indonésiens qui occupent illégalement [la Papouasie], mais aussi les Javanais illégaux et les autres colons indonésiens qui continuent de voler la terre sainte et les ressources du peuple papou.”

 

Groupes séparatistes armés

 

Le ministre coordinateur des affaires politiques, juridiques et de sécurité, Mahfud Md., a récemment annoncé que les groupes séparatistes armés de Papouasie ainsi que leurs membres et sympathisants – que le gouvernement qualifie de groupes criminels armés – sont des terroristes. Le gouvernement, a-t-il dit, a demandé aux responsables concernés, tels que l’Agence nationale de renseignement (BIN), l’armée et la police, “de prendre des mesures immédiates, décisives et mesurées”. Il est également prévu que la Datasemen-88 antiterroriste soit impliquée dans la lutte contre les groupes armés.

 

En fait, les actes de violence en Papouasie seraient également commis par les forces de sécurité. D’après les archives d’Amnesty International Indonésie, de février 2018 à mars 2021, au moins 49 cas d’exécutions extrajudiciaires présumées ont été perpétrés par les forces de sécurité, avec un total de 83 victimes, principalement des civils. Plusieurs cas de violations flagrantes des droits humains n’ont pas été résolus, comme une tragédie de 2014 qui a fait cinq morts, et l’incident de Wamena de 2003 qui a fait neuf morts.

 

La Papouasie, ancienne colonie néerlandaise, a été déclarée partie intégrante de l’Indonésie par un référendum en 1969. Plus de 1 000 représentants – triés sur le volet par les militaires et les fonctionnaires indonésiens – ont été autorisés à voter lors d’un référendum qui a déclaré que cette région riche en ressources naturelles faisait partie de l’Indonésie. Bien que le vote ait été reconnu par la communauté internationale, de nombreux Papous l’ont rejeté car il était considéré comme frauduleux. Les luttes séparatistes dans cette province n’ont jamais cessé depuis lors.

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