Nous avons parlé, dans les colonnes de Gavroche, de l’excellent petit livre d’Elizabeth Inandiak sur l’Indonésie: le chant de l’archipel. Cette autrice résidente en Indonésie vient de participer au podcast «Le nouvel esprit Public» de Philippe Meyer, consacré à son pays d’adoption. A ne pas rater. une heure d’écoute pour comprendre cette immense pays.
Nous reproduisons ici l’introduction au Podcas Indonésie par l’animateur du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer
Quatrième pays le plus peuplé du monde, l’Indonésie et ses quelque 266 millions d’habitants vivant sur un archipel de plus de 16.000 îles – dont 8.000 habitées – étirées sur environ 4.800 kilomètres, occupe un espace stratégique crucial dans la zone Asie-Pacifique, entre océan Indien, mer de Chine du Sud et Australie.
Plus grande nation musulmane du monde, elle est aussi le seul membre du groupe des pays du G20 en Asie du Sud-Est, dont elle est la première économie. Selon certaines projections, l’Indonésie pourrait devenir, d’ici à 2045, la quatrième puissance économique de la planète. Son Produit intérieur brut (PIB) par tête est deux fois supérieur à celui de l’Inde.
Un pays multiethnique et pluriconfessionnel
Réélu en avril 2019, Joko Widodo, dirige un pays multiethnique et pluriconfessionnel composé de 86% de musulmans, 10 % de chrétiens, 2 % d’hindous, 1 % de bouddhistes, 1 % de confucéens. Au cours des vingt ans qui ont suivi la chute du dictateur Suharto (au pouvoir entre 1967 et 1998) et après les premières années de la période de « reformasi » démocratique, le processus de réislamisation n’a cessé de s’affirmer dans des couches sociales toujours plus nombreuses.
Dans la partie occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée, qui fait partie intégrante de l’Indonésie depuis1969, où les velléités indépendantistes n’ont pas cessé. Les deux provinces de la Papouasie indonésienne sont très riches en cuivre, en or et en bois précieux. Des ressources qui ne profitent cependant pas à ses habitants qui sont les plus pauvres de l’archipel indonésien.
Absence de touristes étrangers depuis l’apparition de la Covid-19
L’Indonésie est pénalisée par l’absence de touristes étrangers depuis l’apparition de la Covid-19. Le tourisme pesait 5,8 % du PIB avant l’épidémie. Des millions de visiteurs étrangers débarquaient chaque année pour les plages de Bali, ses temples hindous et ses rizières en terrasses. Or l’Indonésie est la nation d’Asie du Sud-Est la plus touchée par le coronavirus. Si elle recense officiellement 14 000 décès et enregistre 340 000 cas, les scientifiques estiment que ces statistiques sont très sous-estimées au vu du nombre limité de tests effectués.
Au troisième trimestre 2020, le produit intérieur brut de la première économie d’Asie du Sud-Est a chuté de 3,49 % sur un an. L’Indonésie a connu sa dernière récession en 1999, à la suite de la crise financière asiatique. En octobre dernier, de violents affrontements ont éclaté dans toute l’Indonésie, à la suite du vote d’une nouvelle loi sur le travail qui réduit les droits des salariés et menace l’environnement. Riche en bois, minerais de toutes sortes, l’Indonésie exploite ses ressources de façon extensive sans souci de préserver la nature. Or, pris en étau dans la ceinture de feu du Pacifique, l’archipel indonésien vit de plus constamment sous la menace de catastrophes naturelles, tsunami, incendies de forêts, tremblements de terre, éruption de l’un ou l’autre des 127 volcans actifs.
Elizabeth Inandiak, vous êtes journaliste, vous vivez en Indonésie et ma première question sera qui était Gus Dur ?
Retrouvez ici le podcast le Nouvel Esprit Public.
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