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INDONÉSIE – HISTOIRE : Le Jakarta Post soutient l’initiative présidentielle sur les exilés de 1965

Journaliste : Rédaction Date de publication : 22/01/2023
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PKI communiste indonesie

 

Le projet du gouvernement indonésien de tendre la main aux exilés politiques résidant actuellement à l’étranger est attendu depuis longtemps estime le Jakarta Post. Cela fait plus de 50 ans qu’ils ont été contraints de quitter le pays et d’y rester en raison de leurs liens, ou de leurs liens supposés, avec le putsch du mouvement du 30 septembre 1965, qui a servi de prétexte à une purge communiste sanglante. Le chemin de la réconciliation n’est jamais facile.

 

Les bouleversements politiques de 1965 et le programme anti-gauche systématique qui a suivi, mené par le Nouvel Ordre de Soeharto, ont laissé de profondes cicatrices chez les victimes ainsi qu’une méfiance persistante au sein de la population à l’égard de ceux qui ont la moindre association avec le Parti communiste indonésien (PKI). Compte tenu du sentiment anticommuniste qui prévaut dans le pays, rien n’indique que nous pourrons bientôt tourner la page sur ce qui s’est passé dans les années qui ont suivi 1965. Cela dit, nous ne devrions jamais cesser de travailler à cet objectif, aussi difficile soit-il.

 

La tournée d’excuses prévue par les membres de l’administration de Joko “Jokowi” Widodo pour les atrocités passées, notamment le massacre de 1965, est un pas en avant dans cette direction. Au cours de cette tournée, le président ou ses ministres tendront la main aux victimes de violations des droits de l’homme et à leurs familles, ici et à l’étranger. Le Président aurait chargé le ministre de la coordination des affaires politiques, juridiques et de sécurité, Mahfud MD, le ministre des affaires étrangères, Retno Marsudi, et le ministre du droit et des droits de l’homme, Yasonna Laoly, d’organiser une rencontre avec les exilés de 1965 dans une ville européenne. L’un des objectifs de cette rencontre avec les exilés politiques, devenus apatrides après la révocation de leurs passeports par le Nouvel Ordre, est de leur assurer qu’ils pourront retrouver leur citoyenneté et qu’ils auront les mêmes droits que les autres citoyens indonésiens.

 

Nous ne connaissons pas le nombre exact d’exilés politiques indonésiens à l’étranger. Beaucoup d’entre eux sont peut-être morts, tandis que ceux qui vivent ont peut-être adopté des nationalités étrangères. Comme l’Indonésie ne reconnaît pas la double nationalité, beaucoup ont peut-être choisi de s’exiler eux-mêmes. Néanmoins, nous applaudissons la nouvelle initiative du gouvernement visant à tendre la main aux exilés politiques à l’étranger dans le cadre de son engagement renouvelé à reconnaître et à réparer les torts du passé. C’est un geste qui pourrait rapprocher les parties en conflit de la réconciliation. En effet, ce n’est qu’en reconnaissant la souffrance des victimes et en leur rendant la justice qu’elles méritent que l’on pourra enfin parvenir à une véritable réconciliation, ou clôture.

 

Le président Jokowi a reconnu et exprimé ses regrets au nom de l’État pour une douzaine de violations passées des droits de l’homme et s’est engagé à dédommager les victimes et leurs familles, y compris les exilés politiques de 1965. Seul le temps nous dira si le président peut tenir ses promesses. Les militants des droits de l’homme ont fait part de leurs soupçons quant au fait que l’engagement renouvelé du Président à faire respecter les droits de l’homme ne soit rien d’autre qu’une manœuvre politique de routine avant les élections.   Mais nous n’avons pas l’intention de lire dans les pensées du Président. Nous ne pouvons qu’espérer qu’il reste fidèle à ses paroles. Nous ne le jugerons que sur ses actes.

 

Remerciements à Paul di Rosa

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