La police nationale indonésienne est en proie à une série de scandales impliquant des dizaines d’officiers, y compris des officiers de haut rang, et des accusations d’abus généralisés dans l’ensemble de la police, y compris des obstructions à la justice et des informations sur une mafia policière protégeant les jeux d’argent, la prostitution, le trafic de drogue et une foule d’autres crimes.
Le président Joko Widodo a demandé au chef de la police, le général Listyo Simit Prabowo, de faire immédiatement le ménage et de punir les officiers qui ont dévié de leurs fonctions.
En Indonésie, les agents de police sollicitent des pots-de-vin à tous les niveaux, “allant des infractions au code de la route aux enquêtes criminelles”. Deux personnes sur cinq perçoivent la plupart ou la totalité de la police comme étant corrompue et un Indonésien sur quatre déclare avoir versé un pot-de-vin aux services de police au cours des 12 derniers mois.”
L’affaire a éclaté le 8 juillet lorsque Ferdy Sambo (ci-dessus), un général deux étoiles puissant et très redouté, ancien chef de la division des affaires internes, a prétendument ordonné à son assistant, Baradha Richard Eliezer, d’abattre un autre officier de police, le brigadier Nofriansyah Yosua Hutabarat.
L’incident, qui s’est produit à la résidence officielle de M. Sambo à Jakarta, a été étouffé pendant plusieurs jours, M. Sambo élaborant le scénario comme si une fusillade avait eu lieu entre les deux subordonnés après que M. Yosua ait été surpris en train de harceler sexuellement la femme de M. Sambo, Putri Chandrawati.
Des dizaines d’officiers de police qui avaient initialement aidé Sambo à effacer les preuves sont maintenant jugés pour violation de l’éthique et certains ont été transférés. Au moins 97 policiers, de rang moyen à élevé, ont été interrogés sur des accusations d’obstruction à la justice.
La police de l’archipel est également éclaboussée pour les dessous de ses prétendues opérations de répression des jeux d’argent dans différentes régions.
Plus de 400 comptes bancaires de policiers alimentés par le produit de de jeux d’argent en ligne, pour une valeur nominale d’environ 800 milliards de Roupies, ont été découverts. Les fonds avaient circulé dans plusieurs pays de la région de l’Asie du Sud-Est, tels que la Thaïlande, le Cambodge, les Philippines, ainsi que dans des paradis fiscaux. Les actifs de ce commerce sont estimés à des centaines de milliards de roupies par an.
Remerciements à Michel Prévot