Pour ou contre l’accord de libre échange avec l’Indonésie, c’est la question à laquelle les Suisses devront répondre le 7 mars 2021. Adopté par le parlement il y a un an, cet accord a été signé dans le cadre de l’Association européenne de libre-échange (AELE) en 2018, après huit ans de discussions explique Le Temps dans son édition de lundi 30 novembre.
C’est la première fois que l’Indonésie concluait un accord de ce type avec des pays européens. Depuis le vote autour de l’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen, c’est aussi la première fois qu’un accord commercial est soumis à référendum. Preuve de l’intérêt suscité par ce débat, le comité référendaire «Stop huile de palme» est parvenu à déposer à la Chancellerie fédérale le 22 juin 60 000 signatures, plus que les 50 000 nécessaires, malgré les limites posées par les mesures sanitaires au printemps.
La contestation de cet accord s’est construite autour de la question de l’huile de palme. Pendant les négociations, une coalition de plusieurs organisations s’était constituée en 2016 pour obtenir le retrait de ce produit de l’accord. Une exigence rejetée mais seulement 20 à 40% de réduction tarifaire ont été accordés, pour un maximum de 12 500 tonnes par an.
En outre, l’importation doit se faire dans des cuves de 22 tonnes pour assurer le traçage de la production de cette huile. Ces mesures ont poussé plusieurs organismes participant à cette coalition à ne pas rejeter l’accord signé. C’est le cas de Public Eye ou encore de la Fédération romande des consommateurs (FRC). «Cet accord avec l’Indonésie est loin d’être parfait, mais il n’instaure pas le libre-échange sur l’huile de palme comme nous le craignions, indique Laurianne Altwegg, responsable environnement à la FRC.
Les concessions douanières accordées à ce produit sont au contraire liées à des exigences en matière de durabilité, ce qui est une première et pourrait servir de modèle à d’autres accords futurs. C’est pourquoi il nous est difficile de trancher pour ou contre le référendum.»
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