Lors de sa conférence de presse très attendue à Beyrouth (Liban) tenue mercredi 8 janvier, l’ancien président de Renault-Nissan-Mitsubishi Carlos Ghosn s’est défendu avec vigueur, multipliant les accusations contre le système judiciaire japonais. Que retenir de cette prise de parole avant tout destinée à rallier l’opinion en sa faveur, et à faire pression sur les autorités nipponnes qui ont demandé à Interpol de lancer contre le fugitif un mandat d’arrêt international.
Carlos Ghosn a fui «l’injustice» du système judiciaire japonais qui fonctionne seulement de manière «accusatoire» pour extorquer des aveux. Tel a été, mercredi 8 janvier, la ligne de défense de l’ancien président de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
Plusieurs journaux japonais et européens ont reproduit l’essentiel de ses propos.
Nous en citons quelques-uns ici, façon verbatim. Place donc, à la parole de Carlos Ghosn poursuivi en justice au Japon pour malversations financières et fiscales.
Extraits de ses propos:
– J’ai été interrogé pendant huit heures sans avocat, le procureur m’a prévenu que les choses empireraient si je n’avouais pas.
– J’ai subi une campagne orchestrée par une poignée de personnes
– Je n’aurais jamais dû être arrêté, les accusations portées contre moi sont fausses.
– Ce sont des responsables de Nissan, du ministère public japonais qui sont à l’origine de mon calvaire.
– Je n’avais pas d’autre choix que la fuite pour me protéger et protéger ma famille.
– Cette affaire coïncide avec le début du déclin des performances de Nissan début 2017.
– Mon calvaire s’explique aussi par l’amertume au Japon face à l’interférence de l’État français dans l’alliance
– Certains de nos amis japonais ont pensé que la seule manière de se débarrasser de Renault était de se débarrasser de moi.
– Toyota, un des membres du conseil d’administration, avait des liens avec les autorités.