L’île de Yao Yai, comme oubliée par la furie du développement que connaît sa voisine Phuket, constitue une parfaite échappée vers une destination thaïlandaise authentique et à la nature exceptionnelle.
Koh Yao Yai et sa petite soeur Koh Yao Noi sont situées dans la baie de Phang Nga, à égale distance de Phuket et de Krabi. Les deux îles paraissent être très loin des foules de Phuket, Yao Yai, la plus grande, étant la moins développée des deux. Y passer un peu de temps fait l’effet d’une déconnexion totale, à seulement 20 km de l’agitation de Phuket.
Sur l’île, force est de constater que pas grand chose n’a changé en 20 ans, à part quelques scooters supplémentaires.
Une route principale d’environ 50 km, en très bon état, traverse l’île et un réseau de chemins rend l’ensemble facilement accessible.
Une balade à moto sur ces voies très peu fréquentées révèle tour à tour des vues spectaculaires sur la mer azurée et les îles de la baie de Phang Nga, des maisons de bois bordant les routes, des petits villages regroupant école, mosquée, terrain de football et quelques échoppes, des buffles prenant des bains de boue près des rizières, de petites routes ombragées traversant des plantations d’hévéa et la beauté de la mangrove qui griffonne dans les marges de la mer.
L’attitude détendue de la population locale est contagieuse.
Le temps ralentit et le stress ne semble pas exister chez les habitants, qui passent de nombreuses heures à discuter en petits groupes, se reposant l’après-midi sous des salas ou dans des hamacs.
Ainsi est-il rare de passer à côté de quelqu’un sans voir un sourire. Le secret de la beauté de Yao Yai réside peut-être dans le fait que la population locale ait réussi à préserver sa façon de vivre et la beauté de l’île, tout en transmettant sa joie de vivre aux visiteurs.
Ces derniers remarqueront sûrement qu’aux yeux des insulaires, il est important de respecter leur culture en s’habillant sans ostentation et en s’abstenant de boire de l’alcool en dehors des restaurants et des hôtels.
Les principales ressources de l’île sont la pêche et les plantations d’hévéa ainsi que quelques cultures de riz, des vergers, palmeraies et cocoteraies.
La construction de bateaux est aussi une tradition sur l’île, transmise de père en fils.
Et, si certains jeunes quittent l’île pour rejoindre l’agitation de Phuket, la plupart finissent par revenir et retrouver leur communauté unie.
Si l’île est peu développée, les infrastructures sont cependant solides : électricité, eau courante, réseau téléphonique et internet 24 heures sur 24.
Yao Yai est également bien desservie par des ferries réguliers la reliant à Phuket, Yao Noi et Krabi.
Quelques hébergements sont présents à différents endroits de l’île, donnant aux visiteurs le choix selon leur budget et leurs envies.
Tous disposent d’un restaurant et organisent des locations de scooters, des excursions ou d’autres activités, comme des initiations aux techniques de récolte du latex et à la pêche, des balades en canoë, de l’escalade, de la plongée, la découverte des coraux de Koh Kai, ou encore des balades en forêt ou en bateau dans la baie de Phang Nga.
Koh Yao Yai apparaît comme une sorte de pays enchanté avec une pléthore de trésors cachés et sa population accueillante.
Si proche de Phuket et facile d’accès, son authenticité semble presque miraculeuse. Certains décrivent d’ailleurs l’île, encore intouchée par le tourisme de masse, comme « l’un des derniers joyaux de Thaïlande ».
CAROLINE DAOULAS