En Thaïlande, chaque année, des dizaines de Français se retrouvent en détresse ou en grande difficulté. Souvent livrés à eux-mêmes dans un pays qui ne sait que faire de ces étrangers sans ressources, la communauté française a toujours été divisée sur l’aide financière, morale, matérielle qui peut leur être apportée, ou non.
Tous les acteurs associatifs, les organisations charitables et les bénévoles impliqués dans cette action sont toutefois d’accord sur deux principes : le consulat de France n’est pas un Samu social ni une Caisse d’assurance, et les Français à l’étranger n’en sont pas assez conscients. A l’exception des cas les plus extrêmes, gérés par le CCPAS (Comité Consulaire pour la Protection et l’Action sociale), le système d’aide sociale français ne fonctionne plus une fois la frontière franchie. Voyager ou vivre à l’étranger, dans un pays, comme la Thaïlande, dépourvu de structures d’accompagnement adaptées en cas de pépin, est un risque et une responsabilité. Bien trop souvent, quand le sort bascule, certaines personnes n’ont ni assurance, ni argent, ni soutien.
Faut-il les juger ? Les ignorer ? Les aider ? Si la plupart des cas qui nécessitent une intervention – passeport et argent volés ou perdus, contact avec la famille pour une prise en charge financière – sont rapidement résolus par les services sociaux de l’ambassade, d’autres, plus compliqués, désespérés parfois, nécessitent l’activation d’une chaîne de solidarité dont la mission, essentielle – saluons ici leurs acteurs –, n’est pas seulement de régler des factures ou un billet d’avion, mais de tendre une main fraternelle, sans jugement, au nom de la solidarité et de l’entraide. Oui, cela existe, même chez les Français de Thaïlande.
Pour cela, la communauté s’appuie principalement sur l’Association française de Bienfaisance en Thaïlande (AFBT), fondée par un Père missionnaire il y a bien longtemps, et ressuscitée suite au tsunami de 2004. Son rôle ? Apporter une aide matérielle et morale aux nécessiteux. Lorsqu’elle est saisie, « La Bienfaisance », qui dispose d’une maigre enveloppe financière – 8 000 euros récoltés cette année au titre de dons de la communauté française de Thaïlande (dont 500 euros de subvention par l’État français) –, tente, souvent avec succès, parfois sans, d’aider, de conseiller, d’accompagner la personne. Maintien d’enfants dans le système scolaire thaïlandais – onze en bénéficient cette année ; handicapé bloqué chez lui et qui n’a pas les moyens de payer une ambulance pour se rendre à l’hôpital ; jeune qui dépérit au centre de détention de l’Immigration depuis plusieurs mois pour un dépassement de visa ; accompagnement suite à une tentative de suicide ; soutien aux « visiteuses de prison », admirables bénévoles et seul lien extérieur des prisonniers français ; recherche, parfois difficile, d’un parent ou d’un proche pour une prise en charge ; collecte de fonds pour payer l’hôpital d’un résident sans assurance médicale… autant d’interventions qui font partie, parmi tant d’autres, des œuvres de La Bienfaisance.
Philippe Plénacoste
Lire aussi l’interview de Patrick Auger, président de l’Association de Bienfaisance de Thaïlande (AFBT)
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