Le Fond Monétaire International (FMI) vient de conclure une mission d’évaluation au Laos du 8 au 22 mai. Quelles sont ses conclusions ? Que disent les experts du FMI de l’économie de ce petit pays enclavé d’Asie du sud-est ? Nous publions en exclusivité en français les recommandations du Fonds Monétaire, toujours suivies avec attention par les investisseurs.
Selon le Fonds Monétaire International (FMI), les catastrophes naturelles ont ralenti la croissance économique du Laos en 2018 et accentué la nécessité de s’attaquer aux vulnérabilités structurelles. Les leçons tirées par le FMI sont les suivantes:
– La mise en œuvre de programmes de réformes visant à renforcer la gouvernance fiscale contribuera à réduire la dette publique tout en créant un espace budgétaire propice au développement inclusif
– L’amélioration des statistiques économiques prend de l’ampleur et ces efforts doivent continuer à renforcer la transparence et à mieux éclairer le processus décisionnel en matière de politique économique.
– La croissance économique de Lao P.D.R. en 2018 a ralenti pour s’établir à 6,3%, principalement en raison de catastrophes naturelles et de l’effondrement tragique d’un barrage, et l’inflation est restée faible.
À l’avenir, la croissance devrait rester forte, soutenue par les investissements privés, les exportations d’électricité et l’achèvement du projet de chemin de fer Kunming-Vientiane.
L ‘inflation globale devrait rester modérée et les déficits du compte courant persisteront avec une demande d’importations élevée.
– Les risques pour les perspectives sont orientés à la baisse, principalement en raison de facteurs externes. Dans un environnement mondial incertain, un ralentissement plus marqué que prévu en Chine – le plus grand partenaire commercial et investisseur en IDE de Lao P.D.R. – pourrait réduire les exportations et ralentir les entrées d’IED.
En revanche, une croissance régionale plus rapide et une intégration plus poussée au sein de l’ASEAN contribueront à stimuler les investissements, le commerce et le tourisme. Des efforts de réforme accélérés pourraient aider à atténuer ces risques.
– L’assainissement budgétaire a ramené le déficit budgétaire à 4,4% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2018, contre 5,5% en 2017, une partie des dépenses ayant été détournée pour répondre aux besoins de reprise après une catastrophe naturelle et aux revenus insuffisants.
À l’avenir, le gouvernement s’est engagé à assainir progressivement les finances publiques en s’appuyant sur des réformes globales de la gestion des finances publiques qui renforceraient également la gouvernance budgétaire.