Le 17 mai dernier, la Commission du Mékong (MRC) et l’Agence française de développement (AFD) ont signé une nouvelle convention de financement pour une subvention de 1,5 million d’euros. Un moyen d’assurer un développement équilibré du bassin du Mékong, face aux effets du changement climatique.
Par sa longueur de 4 763 kilomètres, son débit et la taille de son bassin-versant, c’est l’un des plus grands fleuves de la planète. Le Mékong est une source de nourriture et de revenus pour des millions d’individus. Ainsi, son bassin inférieur abrite près de 65 millions de personnes dont la subsistance est garantie par le fleuve et ses affluents. Mais le développement de l’irrigation, de la navigation et de l’hydroélectricité au cours de la dernière décennie a fortement modifié le fonctionnement hydrologique du Mékong.
Mieux comprendre pour mieux gérer
Financé par une subvention de 1,5 million d’euros de l’AFD, un nouveau projet mis en œuvre par la MRC vise à poursuivre la recherche en matière de régimes de crue et d’étiage du Mékong. En toile de fond, il s’agit de mieux comprendre les effets du changement climatique et d’analyser les impacts potentiels des différents projets de développement sur le fleuve. Ce projet durera quatre ans, soit jusqu’au milieu de l’année 2025. « Nous espérons renforcer le système actuel de surveillance du fleuve, le rendre plus efficace, plus fiable et capable de collecter et de transmettre en temps réel les précipitations, le niveau d’eau et d’autres données environnementales, souligne le docteur An Pich Hatda, directeur général du secrétariat de la MRC. Cela contribuera au développement et à la gestion responsable du fleuve. »
Un soutien de long terme
L’AFD soutient la MRC depuis 2003. Ce nouveau financement fait suite à deux autres subventions de 4 millions d’euros de l’AFD pour les deux premières phases du projet de réseau hydrométéorologique. Au cours de la première phase (2007-2012), la MRC a mis en place un réseau de 49 stations hydrométéorologiques le long du Mékong et de ses affluents. Ces stations ont permis de recueillir des données en temps quasi réel sur le niveau d’eau et les précipitations. De quoi améliorer la prévision des crues. Lors de la deuxième phase (2016-2022), la MRC a étendu ce réseau avec onze stations supplémentaires pour étendre la compréhension de la dynamique fluviale.
« Nous nous réjouissons de poursuivre notre appui à la MRC que nous soutenons depuis presque vingt ans, s’enthousiasme la directrice de l’AFD au Laos, Julie Gabet-Ouahioune. La gestion durable des ressources, combinée au changement climatique, à la conservation de l’environnement et aux moyens de subsistance durables est au cœur du mandat de l’AFD au Laos et dans la région. » La gestion commune du Mékong participe ainsi de la bonne entente des populations tout en protégeant l’écosystème du fleuve.