Un jeune militant politique laotien abattu à Vientiane est toujours en vie, a-t-on appris, après que sa famille l’avait apparemment déclaré mort à tort par crainte de nouvelles représailles.

Anousa “Jack” Luangsuphom, 25 ans, est l’administrateur du groupe Facebook Kub Kluen Duay Keyboard (Driven By Keyboard), qui a révélé et dénoncé les violations des droits de l’homme au Laos et appelé à la fin du régime à parti unique.

Il a été «abattu» le 29 avril au soir dernier par un assaillant solitaire dans le magasin After School Chocolate & Bar, dans le district de Chanthabury de la capitale laotienne. Son décès a été constaté dans un hôpital voisin à 4 heures du matin dimanche 30 avril, selon la page Facebook.

La vidéo de la fusillade a été publiée sur la page Facebook et des rapports sur le meurtre ont été publiés sur de nombreux sites d’information en ligne et dans les médias traditionnels, notamment le Bangkok Post et la BBC. Le Laotian Times, une publication en ligne opérant sous le contrôle étroit du gouvernement, a également publié un article annonçant la mort du journaliste.

Cependant, le Southeast Asia Globe affirme maintenant que l’activiste se rétablit à l’hôpital.

Human Rights Watch a également déclaré avoir reçu la confirmation de la famille et d’autres sources que M. Anousa était toujours en vie et qu’il était soigné à l’hôpital.

La motivation du tireur n’est pas connue, mais le statut de M. Anousa comme l’un des plus éminents défenseurs de la démocratie dans le pays a conduit à spéculer sur une motivation politique, a déclaré le site d’information en ligne.

Selon le Globe, M. Anousa est également connu pour avoir créé en 2020 un groupe Facebook privé dont les membres pouvaient parler ouvertement de santé mentale, de questions sociales et de politique, tout en défendant les droits de l’homme. Le groupe compte aujourd’hui plus de 7 500 membres.

Alors que la famille de M. Anousa l’a déclaré mort peu après l’attaque, des photos de lui vivant et pleinement réveillé ont commencé à apparaître sur les médias sociaux trois jours plus tard.

Mercredi soir, la police se serait rendue à l’hôpital où il était soigné, afin d’amener la famille de la victime à partager la vérité sur son état. Le Globe a déclaré avoir vu des photos montrant qu’il pouvait bouger son bras gauche, éventuellement écrire, et ouvrir les yeux.

Selon la Fondation Manushya, un groupe thaïlandais de défense de la justice sociale qui a été en contact avec des proches de M. Anousa, l’activiste et ses co-administrateurs sur Facebook étaient espionnés et traqués par l’agresseur, qui se serait lié d’amitié avec eux au début de l’année.

Cela pourrait expliquer en partie la décision de la famille de signaler la mort de M. Anousa par crainte de représailles, a déclaré l’organisation au Globe.