Et si vous appreniez à déguster des plats coréens ?
Notre ami Francois Guilbert est un gastronome désireux de partager ses meilleures expériences. La preuve…
L’engouement pour la K-Pop, le cinéma et les Kdrama (séries télévisées) a pris une telle ampleur dans l’hexagone que les manuels d’enseignement de la langue coréenne se multiplient. Certains proposent des méthodes pour le moins originales voire divertissantes. Elles sont bien loin des approches pédagogiques efficaces mais austères de l’Assimil et autre Berlitz.
Si les éditions Larousse vous proposent d’apprendre le coréen en s’appuyant sur de la bande dessinées, Darakwon sur la découverte de récits historiques, First sur les dramas les plus connues, Armand Colin vous suggère, de son côté, de le faire par la voie culinaire. La maison d’édition aurait pu confier la tâche d’écriture à un binôme composé d’un chef aidé par un enseignant, non, il a choisi une seule et même personne : Mme Yun Ji-yu, professeure de coréen langue étrangère à l’université Inha d’Incheon). Un choix gagnant car l’autrice a su garder son fil conducteur : faire découvrir la langue dans sa version scripturale hangueul et construire tout le parcours d’apprentissage autour du seul thème de la cuisine nationale. A cette fin, elle s’est appuyée sur la réalisation de 40 recettes de plats communément proposées à la carte des restaurants installés en Occident.
Manuscrit didactique
Le manuscrit est didactique. Chaque leçon s’articule autour de la réalisation d’un plat emblématique bâti autour d’un produit principal (ex. kimchi, riz, œuf, tofu, viande, produits de la mer,…). Il y a autant de chapitres que de recettes. On commence toujours en première page par exposer le plat à réaliser, en l’illustrant de sa version à consommer et en expliquant sa place dans la gastronomie, l’histoire ou les saisons. Sur la page de droite sont ensuite déclinés la liste des ingrédients et leurs quantités, les étapes de préparation une à une et quelques conseils complémentaires (cf. substitutions ou retraits d’ingrédients).
Chaque élément d’information est donné dans l’alphabet coréen et en français. Les deux pages suivantes sont consacrées au vocabulaire de la recette et à un point de la construction grammaticale, le chapitre se finissant par quelques phrases de conversation. Sur cette dernière double page 4 QR codes sont mis à votre disposition. Ils sont téléchargeables gratuitement en ligne et sont là pour vous permettre d’entendre des locuteurs natifs prononcer les mots à retenir et leurs expressions phrasées.
Une cuisinière accomplie
A cette aide audio, l’autrice qui est également une cuisinière accomplie, a ajouté des vidéos Youtube où celle-ci met, elle-même, les mains à la pâte. Il est ainsi plus facile de comprendre la découpe des ingrédients ou encore la cuisson des mets. L’intensité du feu, l’utilisation des différentes sauces de soja, la cuisson du riz à la vapeur ou les modes de découpe à maîtriser ont toutefois été détaillés dès l’introduction de l’ouvrage.
Si vous vous inscrivez dans le courant hallyu, celui des fans de la culture sud-coréenne, ce livre est fait pour vous. Toutefois, pour en tirer pleinement profit du point de vue de l’apprentissage linguistique, il vous faudra déjà savoir lire et prononcer les 40 jamos (lettres) de l’écriture. A défaut, vous aurez entre les mains un livre de recettes vous permettant notamment de réaliser vous-même un kimchijjigae (ragout de kimchi), un dalgyamari (œufs à la poêle, carottes et ciboule), un sundubujjigae (tofu mou mijoté avec de la viande ou du poisson), un dakgalbi (mijoté de poulet) et bien sûr les fameux bulgogi (viande de bœuf marinée puis grillée) et bibimbap (riz garni).
Yun Ji-yu : Bibimbap. Apprendre le coréen par la cuisine, Armand Colin, 200 p, 21,9 €
François Guilbert
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