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Cochinchine

Date de publication : 22/07/2024
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Suite à notre éditorial consacré aux accords de Genève mettant fin à la guerre française en Indochine le 21 juillet 1954, un lecteur éclairé a lu pour nous « Cochinchine » de Léon Werth. Une excellente idée ! Voici sa recension de l’ouvrage publié en 1926.

 

“Cochinchine” publié en 1926 par Léon Werth est une enquête menée sur le terrain de la politique coloniale de la France en Indochine. Ce livre écrit peu après la première guerre mondiale, vécue de près, se situe dans la suite des dénonciations des “entreprises inhumaines” d’où son “pacifisme” et sa méfiance à l’égard des nationalismes. Attitude qui, sans doute, permet de mieux comprendre les positions de l’auteur.

 

Il expose les vicissitudes de deux civilisations distinctes, l’Europe et l’extrême-Orient qui sont mises en contact par la colonisation.

 

Le livre prend la forme d’un voyage qu’il entreprend n’ayant pu obtenir un visa pour l’Union Soviétique. Loin du registre du pittoresque de la littérature coloniale, l’auteur se livre à une réflexion sur la présence française en Cochinchine. Il rapporte des témoignages, s’appuie sur des documents officiels cités en notes et, autant que possible, il livre ses propres observations, rapporte les faits, sans commentaires. S’abstenant de juger, l’auteur propose une argumentation contre la politique coloniale.

 

“Cochinchine” repère toutes les formes de l’impérialisme coloniale : l’exploitation économique par la métropole, l’asservissement des paysans progressivement privés de leur terre, le monopole de grands groupes français, le régime d’oppression que fait peser l’administration coloniale. Il dénonce la hiérarchie raciale imposée par les européens mais aussi les soldats de l’armée coloniale provenant des Antilles françaises ou des Indiens Malabars.

 

Les pages les plus fortes se présentent comme un réquisitoire contre la brutalité et le mépris colonial et dénoncés comme autant d’atteintes à la dignité humaine. L’auteur exprime le dégoût que lui provoquent les scènes de violence des coups portés qui détruisent l’humanité de la victime comme du bourreau.

 

Dans une tradition marxiste fortement marquée par l’anarchisme, l’ordre colonial n’est pas seulement présenté comme un mode d’exploitation économique comparable à celle du prolétariat par la bourgeoisie, mais un régime d’avilissement conduisant à la négation de l’humanité et de part et d’autre.

 

Werth dit ressentir la honte d’être “blanc”. En 1912, déjà, il s’était insurgé au “spectacle” des “nègres” exposés au jardin d’acclimatation. Sa dénonciation des coloniaux est totale y compris contre ceux, silencieux, acquiesçant à l’entreprise. Un portrait féroce du petit-bourgeois colonial est dressé et résumé dans sa “religion” de l’apéritif et du cocktail “martel-Perrier”, et toutes les marques de la supériorité coloniale octroyée aux “blancs” allant jusqu’à détruire en eux, les dernières traces d’humanité.

 

Témoin de la Grande Guerre et de ses atrocités, il voit dans l’action du colon une prolongation exacerbée de la violence exercée et subie, comme par vengeance, ou par une sorte d’exorcisme “salvateur”, sur des populations asservies et ravalées au rang de “sauvages”. C’est au rang de “sauvages” que Léon Werth reconduit les Européens qui se gardent bien de témoigner et de diffuser la culture émancipatrice héritée ainsi que de leur éducation reçue de peur qu’elle ne retourne contre eux…

 

L’auteur est surpris par la “docilité” des colonisés s’intéresse à ceux, souvent des “lettrés”, qui tentent de s’engager dans des formes timides résistances que les valeurs conservatrices et le confucianisme empêchent d’aller jusqu’à la révolte et la revendication claire d’une indépendance. Une autre partie d’entre eux militeront pour une politique d’association. Léon Werth se garde de trancher tout en condamnant fermement la politique coloniale de la France.

 

“Cochinchine” est un des premiers brûlots contre la France coloniale. Quelques années plus tard, en 1927, André Gide publie “Voyage au Congo”, un carnet de route qui fit scandale des compagnies concessionnaires. En 1929 la publication de “Terres d’ébène” par Albert Londres dénonce l’exploitation économique qui décime l’exploitation économique dans les colonies d’Afrique.

 

Dans tous ces ouvrages c’est moins le bien fondé de la colonisation qui est remis en cause mais l’inhumanité de ses procédés et de réclamer de profondes réformes de la politique coloniale sur des bases essentiellement humanitaires et morales.

 

A partir de 1930, l’exacerbation de la politique coloniale et ses effets sur les populations civiles, à l’origine de nombreuses insurrections suivie d’impitoyables répressions, vont conduire, avec l’aide d’une organisation politique et notamment le courant communiste, puis armée à d’autres étapes de la lutte anti-coloniale que la seconde guerre mondiale va compliquer.

 

Léon Werth , “Cochinchine”, Ed Viviane Hamy, 2005, 248 pages.

 

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