La Birmanie est ces jours-ci dans l’actualité en raison de la présence d’Aung San Suu Kyi à la Cour Internationale de Justice de La Haye, pour y défendre son pays face aux accusations de «génocide» commis contre la communauté musulmane Rohingya. La presse internationale, dans son ensemble, défend le point de vue de l’épuration ethnique commise contre les Rohingyas. Mais qu’en pensent les Birmans ? Et qu’en est-il, aujourd’hui, de ce pays mosaïque nommé Birmanie ? La collection «L’Âme des peuples» a répondu à cette question avec un livre signé de l’expert français Guy Lubeigt.
Oublions un instant la tragédie vécue par la communauté Rohingya dans l’etat de Rakhine (Arakan). L’aube se lève sur les collines de Pagan hérissées de temples. Le brouillard du lac Inle se dissipe. À Rangoon, la pagode Schwedagon brille de tous ses feux d’or, tandis que les robes rouges des bonzes ressemblent à des braises prêtes à s’enflammer.
La Birmanie est un enchantement pour le voyageur. Les effroyables décennies de dictature militaire et le combat d’Aung San Suu Kyi, ont forgé dans ces confins d’Asie du sud-est une réalité bien éloignée des pays voisins absorbés par la modernité. Ici, les dieux, les minéraux précieux et les frontières s’entremêlent. Mosaïque ethnique, l’Union de Myanmar, puisque tel est son nom officiel, est un canevas tissé au fil des royaumes bouddhistes, de la colonisation britannique et d’un relief sans pareil, entre l’Océan Indien et les contreforts de l’Himalaya.
Ce petit livre n’est pas un guide. C’est un décodeur. Il raconte ce que l’œil ne voit pas, ce que la langue birmane décrypte, ce que les pagodes abritent, ce que cachent les terres lointaines du Triangle d’Or et leurs populations montagnardes Kachins, Shans ou Wa. Le récit d’une passion, nourri par des années d’itinérance dans ce pays alors fermé aux étrangers, accompagné d’entretiens avec des personnalités proches des gens. Et aptes à nous les faire comprendre.
Un grand récit suivi d’entretiens avec Min Ko Naing (“J’ai été emprisonné pendant seize ans”) et Win Pé (“Les militaires sont toujours au cœur du pouvoir birman”)
Guy Lubeigt.