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La Thaïlande dans tous ses états

Date de publication : 23/10/2018
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Les auteurs qui écrivent sur l’Asie du sud-est sont toujours bienvenus dans les colonnes du Gavroche. Notre but faire partager au plus grand nombre le gout de cette région fascinante et surprenante. Cyril Namiech vient de publier un recueil de nouvelles «La poésie du requin blanc et autres gauloiseries du Siam» (Gope Editions). Il répond à nos questions.

 

C’est à Carnets d’Asie, la librairie de l’Alliance Française, que vous pourrez trouver le dernier recueil de nouvelles de Cyril Namiech. Avant de courir l’acheter, Gavroche a rencontré cet auteur enraciné dans les pays du Mékong, dont les récits racontent la Thaïlande à l’envers et à l’endroit.

 

Vous écrivez sur la Thaïlande. D’où vient votre inspiration, vos personnages ?

 

Une bière Chang à la terrasse d’un troquet donnant sur une rue passante et animée, des paysans ivres d’alcool de riz rencontrés après leur dure journée de labeur dans les champs et qui parlent de sexe comme des enfants, une exposition de peinture contemporaine dans le Bangkok de la Haute Société, un rendez-vous chez un toubib thaïlandais de renommée internationale expert en massage prostatique, la fréquentation de bonzes tatoués comme des repris de justice, des rencontres accidentelles, des massages (avec ou sans Happy Ending), des piments, beaucoup de piments, ceux qui font se précipiter aux toilettes (pas mal, aussi, les toilettes pour trouver l’inspiration !)…

 

Bref, vous mélangez l’ensemble et vous pondez un recueil de nouvelles avec des personnages, farangs et thaï, tous biens réels, piochés dans la rue, les bars, les hôpitaux, les hôtels, les galeries d’art, les rizières et les temples de Thaïlande.

 

En fait, je n’invente rien. J’opère un tri sélectif.

 

Je choisis toujours des personnages décalés, hauts en couleur, ceux qu’on a coutume d’appeler les « antihéros » mais que je considère comme des super-héros de la vie quotidienne qui, en plus de m’inspirer, me font bien marrer.

 

Le pays change, se transforme. Vos personnages aussi ?

 

La Thaïlande se transforme, c’est un fait. Les paysans vieillissent.

 

Il n’y aura bientôt plus aucun paysan dans les rizières.

 

On remplacera le riz par de la Vache qui rit ou des pattes Lustucru.

 

Les poissons-chats, personnages récurrents du bouquin, sont de plus en plus nombreux – au train où vont les choses, la moustache sera bientôt obligatoire dans l’ensemble du pays.

 

Certains de mes super-héros, touristes d’un nouveau genre, réclament l’agrandissement de la taille des toilettes dans les bars à filles pour pouvoir faire circuler leur fauteuil roulant.

 

D’autres, originaires du Pays du sourire et des ladyboys, se font tendre les cordes vocales pour avoir une voix de femme.

 

D’autres, enfin, défenseurs d’une Thaïlande authentique, militent pour le retour des visages 100% thaï à la télévision et dans les séries à l’eau de rose.

 

Bien évidemment, aucun de mes personnages, thaï ou farangs, n’échappe à l’évolution contemporaine du pays et du monde alentour. Pour les Thaïlandaises, l’heure est aux gros nichons.

 

Pour les mâles farangs, tant que les femmes de chambre, à l’image de Dam Monkolchai, la Nafissatou Diallo de Bangkok, rêveront d’avoir un Louk Kreung (enfant mi-thaï, mi-occidental), ils auront toujours un certain succès auprès des Thaïlandaises, qu’elles soient femmes de chambre ou fille de député conservateur.

 

Le bébé mi-somtam mi-hamburger fait toujours autant rêver les filles, qu’on se le dise !

 

La Thaïlande est-elle un pays vraiment romanesque ?

 

Un pays qui fait appel aux sentiments, à l’imagination, à la rêverie, aux fantasmes… à l’amour, est forcément un pays à vocation romanesque.

 

Qu’on baigne dans les eaux croupies des khlongs, qu’on farfouille dans la poubelle d’une salle de bain d’hôtel de Bangkok à la recherche d’un préservatif usagé ou qu’on pianote du Beethoven avec un seul doigt dans le cul d’une fille de bar, certes, nous sommes ici à des années-lumière d’un roman de chevalerie, de cape et d’épée ou à l’eau de rose, mais nous nageons bel et bien dans le romanesque, fut-il un tantinet décalé.

 

Bangkok est immensément romanesque.

 

Les rizières en eau du Nord de la Thaïlande sont romanesques.

 

Un poisson-chat est romanesque. Oui, on trouve du romanesque partout, en Thaïlande !

 

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