Un nouveau rapport d’une organisation non-gouvernementale suisse, Solidar, pointe du doigt les conditions déplorables de travail dans les plantations détenues en Malaisie par les grands groupes, fournisseurs d’huile de palme pour le géant agro-alimentaire helvétique Nestlé. Focus de ces rapports: l’exploitation de la main d’œuvre immigrée indonésienne. Et la présence dans ces plantations d’enfants forcés de travailler.
Qui produit l’huile de palme indispensable aux productions alimentaires du groupe Nestlé, dont le siège se trouve à Vevey, en Suisse ? On connaît les dégâts écologiques causés par les plantations. On parle moins des conditions de travail sur celles-ci. Or, elles viennent d’êtres dévoilées par un rapport d’une ONG Suisse, Solidar, spécialisée dans les études de terrain. Selon celle-ci, les migrants indonésiens employées dans les plantations de l’État de Sabah, en Malaisie, sont sous-payés et maltraités. Certains font travailler leurs enfants. Or une partie de leur production finit en Suisse.
Les propriétaires des plantations concernées sont de grands groupes comme Felda Global Venture ou Sime Darby. Elles couvrent 1,5 millions d’hectares. Environ 9% de l’huile de palme consommée sur le plan mondial provient de l’état de Sabah en Malaisie. Au bout de la chaîne ? Une transformation de cette huile en produits agro-alimentaires de grande consommation, mais aussi en cosmétiques.
La réputation Nespresso
Les accusations de Solidar font mal à la réputation de Nestlé, qui s’enorgueillit de ses cafés Nespresso et de ses initiatives écologiques comme la reforestation. «L’immense majorité proviennent d’Indonésie et sont dans le pays illégalement, relate Rizal Assalam, un chercheur indonésien qui s’est rendu sur place pour l’ONG helvétique, cité par le quotidien Suisse Le Temps, dont nous vous recommandons la lecture ici: www.letemps.ch. Certains arrivent avec un visa de touriste ; d’autres passent la frontière en douce.» Sabah compte 1,2 millions de résidents étrangers, soit près d’un tiers de sa population. Et 840’000 d’entre eux sont des migrants clandestins, selon le Département de l’immigration de Sabah. À leur arrivée, ils se sont souvent confisqué leurs passeports par la direction de la plantation.
Nestlé a répondu à ces accusations:
«Les abus de droits de l’homme et le travail des enfants n’ont pas leur place dans notre chaîne d’approvisionnement», répond Nestlé. La firme dit avoir mené en 2017 une évaluation des conditions de travail auprès de ses fournisseurs directs et adopté un plan d’action qui exige que ces derniers s’assurent que leurs propres sous-traitants respectent les droits des travailleurs. À Sabah, elle a dressé une liste répertoriant les services sociaux à disposition des ouvriers et mis sur pied une hotline qui leur permet de rapporter les abus.
Pour en savoir plus sur le rapport de Solidar, cliquez ici.