Ce jugement, le premier dans la série de procès intentés par l’Etat malaisien à l’ancien premier ministre Najib Razak, était très attendu. Un tribunal malaisien a déclaré l’ancien Premier ministre Najib Razak coupable d’abus de pouvoir dans le premier d’une série de procès liés aux détournements de plus de 4,5 milliards de dollars en provenance du fonds souverain 1MDB. Najib a été déclaré coupable, mardi 28 juillet, des sept premiers chefs d’accusation dans l’affaire concernant 42 millions de ringgit (10 millions de dollars) de fonds déposés sur ses comptes personnels par une ancienne unité de la 1MDB. Il va interjeter appel.

Le juge de la Haute Cour Mohd Nazlan Mohd Ghazali a déclaré dans son jugement sur abus de pouvoir que “la défense n’a pas réussi à réfuter la présomption selon la prépondérance des probabilités ou à soulever un doute raisonnable sur l’accusation portée contre l’accusé” alors qu’il rendait son jugement sur l’accusation d’abus de pouvoir.

Le verdict intervient quelques jours après que la Malaisie a fini de négocier avec le groupe Goldman Sachs Inc. concernant le rôle de la banque dans la collecte de fonds pour la 1MDB à l’époque où Najib était Premier ministre. La banque a accepté de régler 3,9 milliards de dollars en échange de l’abandon de toutes ses accusations.

La Malaisie cherche à récupérer les milliards de 1MDB manquants

Les procureurs ont interrogé des dizaines de témoins pendant des mois pour monter un dossier qui montre le rôle “omniprésent et impérieux” de Najib au sein de la SRC International Sdn, l’ancienne unité de la 1MDB, a déclaré le juge en novembre. L’ancien dirigeant avait déclaré avoir agi dans l’intérêt du pays et consulté le cabinet et les cadres de la 1MDB à chaque étape du processus, tandis que ses avocats ont fait valoir qu’il avait été trompé par d’autres, notamment par le financier en fuite Low Taek Jho.

Pleins feux sur le verdict de Najib après l’accord 1MDB de Goldman

Jho Low a joué un rôle crucial dans le transfert des fonds sur le compte de Najib, selon le juge mardi. Les conversations sur BlackBerry Messenger ont révélé que les deux hommes communiquaient, et qu’il n’y avait aucune raison de prétendre que le solde du compte était caché à Najib. Low a toujours nié les malversations.

Le juge a également rejeté la prémisse de la défense selon laquelle ils croyaient que les fonds étaient un don de la famille royale saoudienne. Najib aurait pu le vérifier lui-même auprès du gouvernement saoudien, mais il a choisi de croire Low sur parole, a déclaré le juge. Pour ce qui est de l’accusation de blanchiment d’argent, le juge a déclaré que Najib avait pratiqué un “aveuglement volontaire” sur la réception des fonds.

Le verdict intervient deux ans après l’annonce des charges contre Najib, qui à l’époque venait d’être évincé du pouvoir sur une vague de colère publique à cause du scandale de la 1MDB et de la hausse du coût de la vie. Depuis lors, l’administration qui l’avait d’abord mis en accusation a été remplacée par le gouvernement du Premier ministre Muhyiddin Yassin, qui compte sur le soutien d’un parti autrefois dirigé par Najib.

Le procès n’est que le premier d’au moins trois impliquant Najib, qui doit faire face à des dizaines d’autres accusations de corruption et de blanchiment d’argent, y compris celles liées aux acquisitions et aux ventes d’obligations de plusieurs milliards de dollars par le fonds entaché de scandales.

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