Nous reproduisons ici un article de Radio France Internationale dont nous vous recommandons l’écoute.
Malaisie : deux cinéastes risquent un an de prison pour insulte aux «sentiments religieux».
En cause : leur film Mentega Terbang (« Papillon » en malais) interdit dans le pays. Alors que les critiques du film le qualifient de «blasphématoire », mercredi, un tribunal de Kuala Lumpur a accusé officiellement les deux hommes d’avoir insulté « les sentiments religieux d’autrui ». L’équipe du film avait déjà été convoquée par la police et les autorités religieuses islamiques de Kuala Lumpur en avril dernier.
C’est un film interdit, mais qui continue de faire parler de lui. Libérés sous caution, son réalisateur Khairi Jailani et son producteur Tan Meng Kheng se défendent d’avoir délibérément « blessé les sentiments religieux de quiconque ». Des faits qui leur sont désormais officiellement reprochés. C’est la première fois dans ce pays multiculturel et multiethnique, à majorité musulmane, que des cinéastes malaisiens font face à une telle accusation.
Le film Mentega Terbang raconte l’histoire d’une jeune fille musulmane malaise, s’intéressant à ce que disent les autres religions sur la vie après la mort alors que sa mère est en phase terminale. Selon les critiques, certaines scènes du film sont jugées contraires aux enseignements et croyances islamiques. Des critiques qui ont mené à l’interdiction du film par le gouvernement malaisien, en septembre dernier.
Les cinéastes, également menacés de mort, avaient déjà évoqué une violation de la liberté d’expression. Une vision toujours partagée par beaucoup d’ONG aujourd’hui.
« Amnesty International, tout comme d’autres organisations, appellent les autorités malaisiennes à immédiatement et inconditionnellement abandonner les poursuites à l’encontre des cinéastes, réagit Jerrie Abella, membre d’Amnesty International Malaysia. Nous exhortons le gouvernement malaisien à mettre fin à la criminalisation de l’offense religieuse, et à l’utilisation de toute autre disposition dans la loi pour couper toute liberté d’expression et liberté artistique en Malaisie… Mais nous l’exhortons aussi à être sûr que toute la législation se conforme à la loi internationale des droits humains et aux standards. »
Les deux cinéastes devraient être fixés sur leur sort le 14 mars prochain.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.
C’est intéressant de voir la Malaisie critiquer Israël pour apartheid, alors que dans le pays, les Malais jouissent de droits plus étendus que les Chinois ou les Tamils et que pas mal de Chinois ont été massacrés il y a quelques années.