Stupeur en Malaisie où le premier ministre Mahathir Mohammad a annoncé lundi 24 février sa démission, sans préparer la suite pour un éventuel successeur. Depuis plusieurs semaines, les relations étaient devenues très tendues entre l’homme fort de Kuala Lumpur – à la tête du gouvernement pendant prés de trois décennies (1981-2003) avant de quitter le pouvoir, puis de revenir à l’issue des législatives de 2018 – et son partenaire dans la coalition gouvernementale Anwar Ibrahim. Entre les deux hommes, les hauts et les bas on été nombreux au cours des trente dernières années, marquées par l’emprisonnement pour Anwar, accusé de sodomie en 1998 et incarcéré pendant plusieurs années. Le départ de Mahathir pourrait être un ultime moyen d’éliminer Anwar.
Le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a démissionné par surprise lundi 24 février, plongeant la coalition gouvernementale dans l’expectative.
La démission de M. Mahathir, 94 ans, intervient alors que des rumeurs circulent selon lesquelles il chercherait en réalité à former une nouvelle coalition sans son successeur désigné, Anwar Ibrahim.
Le plus ancien dirigeant élu du monde est revenu au pouvoir en 2018.
Dans une victoire surprise, il a évincé le premier ministre de l’époque, Najib Razak, qui est jugé pour avoir pris des millions de dollars dans un fonds d’investissement gouvernemental.
Premier ministre intérimaire
Mahathir reste pour l’heure premier ministre intérimaire.
Il n’est pas clair qui sera le prochain chef du gouvernement.
Aucun groupe de partis n’a suffisamment de députés pour former un gouvernement. Le monarque constitutionnel de Malaisie jouera donc un rôle important maintenant, soit en invitant un leader politique à former une nouvelle administration, soit, si cela échoue, en convoquant de nouvelles élections générales.
Dimanche, Anwar Ibrahim a accusé Mahathir et son parti d’être des «traîtres», affirmant qu’ils avaient l’intention de former un nouveau gouvernement, vraisemblablement sans lui.