Les Malaisiens ont voté samedi lors des 15e élections générales pour déterminer quel parti se verra confier un nouveau mandat de cinq ans pour gouverner le pays.

Les partis et coalitions se battaient pour obtenir 222 sièges fédéraux, 112 étant nécessaires pour qu’un seul bloc puisse former un gouvernement. L’élection était une bataille à trois entre la coalition du Front national au pouvoir, dirigée par l’Organisation nationale malaise unie (UMNO) de l’actuel Premier ministre Ismail Sabri Yaakob, la coalition de l’Alliance nationale présidée par Muhyiddin Yassin et la coalition d’opposition Hope Pact dirigée par Anwar Ibrahim.

Au final, la coalition dirigée par le leader de l’opposition Anwar Ibrahim a remporté le plus grand nombre de sièges, suivie de quelques sièges par un groupe comprenant le parti islamique du pays. La coalition Pakatan Harapan (PH) d’Anwar a obtenu 82 sièges sur les 222 que compte le Parlement, tandis que le Perikatan Nasional (PN) de l’ancien Premier ministre Muhyiddin Yassin, basé en Malaisie, est à la traîne avec 73 sièges, a indiqué la Commission électorale de Malaisie tôt dimanche matin. Le scrutin a été suspendu dans un siège dans l’État de Sarawak, à Bornéo, après que des inondations ont empêché les agents électoraux et les électeurs de se rendre dans certains bureaux de vote.

La coalition Barisan Nasional (BN) du Premier ministre Ismail Sabri Yaakob, dominée par son parti United Malays National Organisation (UMNO), a subi de graves bouleversements et n’a obtenu que 30 sièges. Il s’agit d’un revirement majeur pour une alliance qui dominait le paysage politique de la Malaisie depuis son indépendance, il y a près de 60 ans.

Anwar et Muhyiddin ont tous deux affirmé que leurs coalitions avaient suffisamment de soutien pour former le gouvernement, bien qu’ils n’aient pas révélé avec quels partis ils s’étaient alliés. La clé de la formation de tout gouvernement sera constituée par les États de Bornéo, Sabah et Sarawak, qui cherchent depuis longtemps à obtenir une plus grande influence au niveau fédéral.

Les pourparlers de coalition se poursuivaient dimanche.

Le paysage politique de la Malaisie s’est de plus en plus fracturé ces dernières années. La victoire historique du Pakatan en 2018 a déclenché une lutte politique intestine entre les partis d’ethnie malaise qui ont joué sur les préoccupations liées à la race et à la religion dans un pays majoritairement musulman malais mais qui compte d’importantes communautés d’indigènes et de personnes d’origine chinoise et indienne.

L’ancien Premier ministre Mahathir Mohamad, qui, à 97 ans, avait créé un autre parti malaisien dans le sillage de l’effondrement du Pakatan, a également perdu son pari. Mahathir est arrivé en quatrième position dans une lutte à cinq sur l’île de Langkawi, selon la commission électorale. Cette défaite est un choc pour celui qui a dirigé la Malaisie pendant 22 ans, jusqu’en 2003, et qui a été vénéré pour son rôle dans la transformation de la Malaisie.