La démission surprise, lundi 24 février, du premier ministre malaisien Mahathir Mohamad – qui reste au pouvoir par intérim – est interprétée différemment par les analystes: soit comme l’ultime coup de poignard du chef de gouvernement âgé de 94 ans à son ex partenaire et rival Anwar Ibrahim, qu’il avait jadis fait arrêter et emprisonner pour «sodomie». Soit comme un coup d’éclat pour s’assurer qu’il lui succède. La possibilité d’une dissolution du Parlement, qui ouvre la voie à de nouvelles élections, est désormais sur la table.

Le roi de Malaisie a organisé des réunions avec tous les membres du parlement mardi 25 et mercredi 26 février pour déterminer qui la majorité veut soutenir et former un nouveau gouvernement.

“Le roi rencontrera les 222 députés pour savoir qui ils soutiennent en tant que Premier ministre. La personne qui a le soutien d’au moins 112 députés sera la plus susceptible d’être nommée Premier ministre”, a expliqué à Al Jazeera un membre éminent de la coalition Pakatan Harapan (Alliance de l’espoir) de Mahathir.

L’Umno, principal parti d’opposition

En attendant, Mahathir dirige le gouvernement avec le soutien du roi et l’aide de fonctionnaires, a déclaré Kadir Jasin, conseiller de Mahathir pour les médias.

Mardi soir, l’UMNO, le principal parti d’opposition (et ex parti de Mahathir), a rejeté un gouvernement d’unité avec Mahathir, ajoutant que ses membres sont favorables à une dissolution du parlement qui ouvrirait la voie à des élections générales.

La décision de Mahathir de démissionner a été prise lundi, après les événements de dimanche dans la périphérie de la capitale, Kuala Lumpur, où certains politiciens de la coalition au pouvoir et des membres de l’opposition ont tenté de forger un groupe alternatif pour tenter de priver Anwar du poste de premier ministre.