La démission du premier ministre malais Muhyiddin Yassin plonge le pays dans une crise politique plus profonde. Lorsqu’il a démissionné, son cabinet de 73 membres a été automatiquement dissous. Le gouvernement intérimaire est désormais géré directement par la fonction publique.
La Malaisie est désormais dotée d’un gouvernement intérimaire. Le nombre de cas quotidiens de Covid-19 avoisine les 20 000 et augmente à un rythme hebdomadaire de 11 %, et 34,6 % de la population a reçu les deux vaccins. Le pays est confronté à une crise de santé publique, les ressources hospitalières, en particulier dans la vallée de Klang, étant poussées à leur limite. Les restrictions à long terme ont paralysé des centaines de milliers d’entreprises, laissant de nombreuses familles si démunies, à la merci de l’aide de leurs voisins, qu’elles agitent des drapeaux blancs à leurs fenêtres.
Chômage élevé
Même si le taux de chômage officiel est de 4,8 %, le chômage est beaucoup plus élevé dans de nombreux secteurs vulnérables de la population active. Le PIB a chuté de 5,6 %, un chiffre jamais atteint depuis la crise financière asiatique de 1997.
Entre-temps, les politiciens continuent de se battre pour le pouvoir. Aucun bloc n’est capable de rassembler une majorité convaincante. Le gouvernement Perikatan Nasional (PN), longtemps assiégé, s’est finalement effondré après 17 mois, après avoir pris le pouvoir au gouvernement élu Pakatan Harapan (PH) par le biais du putsch dit du Sheraton en février de l’année dernière, au cours duquel un petit groupe de nationalistes malais a tenté d’installer un gouvernement mais a échoué lorsque le Premier ministre de l’époque, Mahathir Mohammad, a fait marche arrière et a démissionné…
Remerciements à Michel Prévot