Les autorités malaisiennes ont arrêté jeudi 9 mars l’ancien premier ministre Muhyiddin Yassin sur la base de multiples allégations de corruption, a déclaré l’agence anti-corruption du pays.

La Commission malaisienne de lutte contre la corruption (MACC) a déclaré dans un communiqué que Muhyiddin serait inculpé en vertu de lois relatives à l’abus de pouvoir et au blanchiment d’argent.

Le directeur de l’agence, Azam Baki, n’a pas donné plus de détails.

Muhyiddin, qui a été Premier ministre malaisien pendant 17 mois entre 2020 et 2021, est arrivé dans les bureaux de la MACC jeudi 9 mars au matin pour y être interrogé.

Muhyiddin et son parti font l’objet d’enquêtes pour corruption depuis leur défaite face au Premier ministre actuel malaisien Anwar Ibrahim lors d’élections très serrées en novembre 2022.

L’année dernière, Anwar a ordonné la révision de projets gouvernementaux d’une valeur de plusieurs milliards de dollars approuvés par Muhyiddin, y compris des programmes d’aide à Covid-19, alléguant qu’ils n’avaient pas respecté les procédures appropriées.

Muhyiddin a nié ces accusations, les qualifiant de vendetta politique.

Jeudi 9 mars, Anwar a déclaré qu’il n’avait pas interféré dans les enquêtes sur la corruption impliquant Muhyiddin.

Deux dirigeants du parti de Muhyiddin ont été accusés par la MACC de corruption dans le cadre d’un projet de relance économique lancé par son gouvernement.

L’agence a interrogé Muhyiddin le mois dernier au sujet du même projet et a également gelé des comptes bancaires appartenant à son parti.

Les accusations portées contre Muhyiddin interviennent à la veille des élections régionales qui doivent se tenir dans six États au milieu de l’année, la coalition de l’ex-premier ministre devant constituer un défi de taille pour l’alliance d’Anwar.

Muhyiddin s’est fait connaître pendant le mandat de l’ancien premier ministre Najib Razak, qui purge actuellement une peine de 12 ans de prison pour corruption liée au pillage de la société d’investissement publique 1MDB.

Il s’est brouillé avec Najib en 2015, lorsqu’il a été limogé après avoir critiqué le gouvernement malaisien au sujet du scandale 1MDB.