Alors que la Malaisie est ébranlée par l’épidémie de coronavirus et son impact sur l’économie, les législateurs font pression sur la coalition chancelante dirigée par le premier ministre Muhyiddin Yassin pour qu’elle obtienne des postes au sein du cabinet et des entreprises liées au gouvernement. La fragilité du chef de gouvernement vient du fait qu’il est redevable à une série de factions glissantes qui le soutiennent et qui en veulent toutes plus.
Pour beaucoup d’observateurs spécialistes de la Malaisie, le pays est politiquement à la dérive, sans gouvernement élu depuis mars 2020 et la démission de l’ancien premier ministre Mahathir Mohammad. La coalition Pakatan Harapan, arrivée au pouvoir en 2018, s’était déjà effondrée lorsque Mahathir Mohamad, 94 ans, avait soudainement démissionné de son poste de chef. Muhyiddin a refusé de permettre à Mahathir de revenir au Parti Pribumi Bersatu Malaysia, qu’il avait fondé avant les élections nationales pour tenter de vaincre le Premier ministre Najib Razak, irrémédiablement corrompu, et le Barisan Nasional, dirigé par l’Organisation nationale des Malais unis.
Coalition fragile
Au lieu de cela, Muhyiddin a aligné 36 députés du Parti Pribumi et des rebelles du PKR, le parti de la justice d’Anwar, avec l’UMNO et le Parti islamique rural Islam se-Malaisie, PAS. Il a été nommé premier ministre par le roi après la démission de Mahathir. Muhyiddin a été considéré comme ayant le soutien de la majorité au Parlement et une grande expérience pour maintenir la stabilité.
L’un des motifs de cette défection spectaculaire était d’empêcher Anwar Ibrahim de succéder à Mahathir, âgé de 94 ans, au poste de Premier ministre – ainsi que le rêve d’une domination malaise permanente et la défense de l’Islam contre des ennemis invisibles. Beaucoup soupçonnent Mahathir d’avoir contribué au sabordage de la coalition multiraciale Pakatan Harapan, évitant ainsi de transférer le pouvoir à son ancien dauphin et vieil adversaire Anwar.
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