Selon le site Asia Sentinel, l’Organisation nationale des Malais unis (UMNO), qui a été pendant 70 ans le parti politique dominant de la Malaisie jusqu’à ce que son règne s’effondre dans un fatras de corruption lors des élections générales de mai 2018, est à nouveau profondément divisé.
Vu de l’extérieur, l’UMNO a l’air d’un parti sur le point de se disloquer, sa part du vote national étant en chute libre depuis 15 ans. Les élections partielles qui ont suivi la victoire du Pakatan Harapan aux élections générales ont certes masqué le déclin du parti, mais celui-ci se poursuit. Ironiquement, l’ancien Premier ministre Najib Razak a dominé les campagnes électorales partielles malgré son arrestation pour de multiples accusations de corruption, avec son personnage populaire de “Bossku” auquel les partisans restent fidèles. Najib compte toujours 4,5 millions de fans sur sa page Facebook et 4,2 millions de followers sur son compte Twitter, soit beaucoup plus que tout autre politicien malaisien.
Une opportunité majeure manquée
L’UMNO a perdu une occasion majeure de reprendre le pouvoir lors du Putsch Muhyiddin qui a mis fin au gouvernement Pakatan Harapan lorsque Mahathir a démissionné de son poste de Premier ministre. Si Zahid n’avait pas soutenu le mouvement, Zahid ou Anwar serait aujourd’hui Premier ministre. C’est un risque que Zahid n’a pas pris, et qui lui a coûté cher.
Si Zahid avait soutenu le putsch, l’UMNO serait le gouvernement en place. Si Anwar avait maintenu l’unité du Pakatan Harapan et était devenu premier ministre, l’UMNO aurait pu rester dans l’opposition avec son confédéré, le Parti Islam se-Malaysia, sachant que leur force combinée les ramènerait inévitablement au pouvoir lors des prochaines élections générales.
Muhyiddin a profité de la division de l’UMNO pour nommer à son cabinet 17 ministres et vice-ministres UMNO n’appartenant pas à la structure de direction du parti, coupant ainsi une grande partie des députés du parti de l’influence de leur direction. Cela a gravement fracturé le parti et a sapé l’autorité personnelle de Zahid, quelle qu’elle soit, compte tenu des accusations de corruption portées contre lui.