«Rarement une nation aura attendu avec autant d’impatience un verdict de justice que celui rendu le 8 décembre par la cour d’appel de Malaisie, qui a confirmé la décision d’une juridiction inférieure déclarant l’ancien Premier ministre Najib Razak coupable d’abus de pouvoir, de blanchiment d’argent et d’abus de confiance» affirme le site d’information Asia Sentinel, dont nous vous recommandons la lecture. La cour a également maintenu la peine de 12 ans de prison et l’amende de 210 millions de RM que la Haute Cour avait imposées.
Jamais auparavant autant de choses – l’image internationale, l’intégrité du système judiciaire malaisien, l’État de droit, l’espoir pour l’avenir – n’avaient dépendu d’un seul jugement. Les Malaisiens, fatigués des nombreux rebondissements de l’affaire dans les tribunaux, ont ressenti un soulagement audible. Et l’espoir, aussi, que la nation peut maintenant commencer la tâche ardue de réparer les dommages qui ont été causés à tant de niveaux différents.
Mise en accusation cinglante
Le jugement n’est pas seulement une mise en accusation cinglante de Najib, mais aussi de tous les fonctionnaires qui ont collaboré avec lui et tenté de couvrir ses méfaits. Sans un changement de gouvernement, sans la détermination de Mahathir Mohamad à le traduire en justice, sans le rôle essentiel joué par l’ancien procureur général Tommy Thomas, ce jour n’aurait peut-être jamais existé.
Un vulgaire voleur
Que rien de moins que le premier ministre – un homme à qui la nation a confié sa plus haute fonction – se révèle n’être rien de plus qu’un vulgaire voleur est une honte, une honte nationale qui mettra longtemps à s’effacer. Comme l’a fait remarquer le juge Abdul Karim Abdul Jalil, loin d’agir dans l’intérêt national, les actions de Najib sont un “embarras national”. Espérons qu’il y aura un profond examen de conscience sur notre situation en tant que nation avant de passer à autre chose.
Najib a mené une campagne acharnée pour convaincre le public qu’il n’était que la victime d’une chasse aux sorcières d’inspiration politique. Peu de gens ont été convaincus. Ils avaient vu toutes les photos de son opulence – caisses de devises étrangères, bijoux, montres, vacances coûteuses, virées shopping, etc. Il n’y avait aucun moyen pour lui d’expliquer tout cela. Ses affirmations sur les largesses saoudiennes étaient tout simplement trop douteuses pour être crues. En effet, le juge Karim, qui présidait le panel de trois membres de la Cour d’appel, l’a rejeté comme un conte tout droit sorti d’un recueil de contes populaires du Moyen-Orient, Les Mille et Une Nuits.
La décision de la Cour d’appel, bien qu’elle puisse encore faire l’objet d’un appel final devant la Cour fédérale, est un coup dur pour l’ancien premier ministre. Il lui sera presque impossible de sauver sa réputation ou ses ambitions politiques après cela. Avec le temps, même ses plus ardents partisans s’éloigneront.
Source : Asia Sentinel
