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MALAISIE – POLITIQUE : Peut-on encore être premier ministre à 97 ans ?

Journaliste : Rédaction Date de publication : 01/11/2022
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Mahathir-Mohammad

 

Dans l’excellent site d’analyses Asialyst, Victor Germain commente le signal terrible pour la démocratie malaisienne que constitue la nouvelle candidature de Mahathir Mohammad à la tête du gouvernement. En voici des extraits :

 

Élections en Malaisie : la candidature de Mahathir, 97 ans, symbole de la sclérose de la vie politique ?

 

Victor Germain

 

À 97 ans et près de sept décennies sur la scène politique, plus d’un homme politique préférerait prendre sa retraite pour profiter de ses dernières années. Ce n’est pas le cas de Mahathir Mohamad, déjà deux fois Premier ministre (1981–2003 et 2018–2020), qui espère bien reprendre les rênes de la Malaisie après deux ans d’instabilité, lors des élections du 19 novembre.

 

Le 10 octobre dernier, le chef du gouvernement Ismail Sabri Yaakob a annoncé la dissolution du Parlement et la tenue d’élections législatives anticipées dans les 60 jours. Une semaine plus tard, la commission électorale a fixé la date du scrutin au 19 novembre. Ces élections doivent, selon le Premier ministre, apporter une majorité claire et ainsi fermer la parenthèse de la crise politique majeure que traverse le pays depuis février 2020. Jusqu’alors « modèle » de stabilité, la Malaisie a connu trois chefs du gouvernement en deux ans.

 

Cette crise est le résultat de l’éclatement du Pakatan Harapan (PH, le « Pacte de l’espoir »), la coalition portée au pouvoir en mai 2018, offrant à la Malaisie sa première alternance depuis 1957. Réformateur, le PH s’est structuré autour des partis d’opposition historiques menés par l’éternel opposant Anwar Ibrahim et d’une scission du l’United Malay National Organisation (UMNO) au pouvoir depuis l’indépendance, le Parti Pribumi Bersatu Malaysia (PPBM). Emmenée par Mahathir, ce groupe a quitté l’UMNO en réaction à la révélation de l’affaire 1MDB, un détournement de plusieurs milliards de dollars d’un fond public d’investissement au profit du Premier ministre de l’époque Najib Razak. Le PH s’est accordé pour faire de Mahathir son candidat au poste de chef du gouvernement tout en portant un programme réformateur. Alors âgé de 92 ans, Mahathir faisait office de figure tutélaire unificatrice et s’était engagé à n’être qu’un Premier ministre de transition avant de céder sa place à Anwar Ibrahim. (…)

 

Or bien que son parti ne compte que quatre parlementaires et qu’une partie de l’opinion publique malaisienne le tient pour responsable de la chute du Pakatan, Mahathir refuse toujours une retraite politique. Cette ténacité s’explique par deux traits caractéristiques de son parcours politique : le développement de la communauté malaise et la peur de voir son héritage politique disparaître.

 

Mahathir a longtemps fait partie du courant des ultra-nationalistes malais, les tenants de la supériorité de la majorité malaise et des populations autochtones sur les minorités chinoises et indiennes. Dans son ouvrage, The Malay Dilemma, publié en 1970 à Singapour car jugé trop radical et censuré en Malaisie, Mahathir développe ses idées sur le sujet. Sa réflexion s’articule sur une discrimination positive garantie par la Constitution et sur un État paternaliste et développementaliste dirigé par une élite malaise éduquée œuvrant pour permettre aux Malais pauvres et ruraux de s’enrichir

 

A lire en intégralité sur asialyst.com

 

Remerciements à Michel Prévot

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