L’annonce de la reconnaissance internationale d’un whisky produit localement, le Timah (tin en malais), a suscité une nouvelle controverse en Malaisie. L’establishment religieux, toujours sur le qui-vive en cas de problème imaginaire, est entré en action.
Idris Ahmad, le ministre des affaires islamiques, a qualifié cette initiative de provocation et a laissé entendre qu’elle visait à normaliser la consommation d’alcool chez les musulmans. Le président du parti islamique PAS, Abdul Hadi Awang, a estimé que le nom était destiné à semer la confusion parmi les musulmans car il était trop proche du nom “Fatimah” (fille du prophète). Et ce, bien que son adjoint, Tuan Ibrahim Tuan Man, ait fait remarquer que “Timah signifie étain et n’est pas un nom musulman ni même un nom de personne”. Un autre dirigeant du PAS est allé jusqu’à demander au gouvernement de fermer la distillerie, la qualifiant de “catastrophe et d’insulte à la Malaisie”.
Éviter les tensions raciales
Comme d’habitude, l’argument selon lequel il faut tenir compte des sensibilités des musulmans pour éviter les tensions raciales en Malaisie a été répété. Wan Salim Wan Mohd Noor, le mufti de Penang, par exemple, a demandé au gouvernement d’ordonner à la société de whisky de modifier sa marque afin de “maintenir l’harmonie raciale en Malaisie”.
Timah Whiskey est une unité de Winepak Corporation Sdn Bhd, dont le PDG et fondateur est un Chinois de souche nommé Yeo Eng Chiang…