Les alliés du controversé président philippin Rodrigo Duterte semblent bien partis pour remporter une nette victoire à l’issue des élections générales du lundi 13 mai (Chambre des députés, Sénat, Assemblées régionales et municipalités…). Ce succès ouvre la voie à la poursuite des politiques populistes initiées durant son mandat, et à la guerre ouverte contre les trafiquants de drogue, au mépris de l’Etat de droit.
La guerre mortelle contre la drogue de Duterte a renforcé sa remarquable popularité auprès des Philippins depuis son accession à la présidence en 2016.
Telle est la principale leçon de la victoire de ses alliés aux élections générales du lundi 13 mai.
Avec 94% des votes comptés mardi matin, les alliés de Duterte étaient sur le point de remporter neuf des 12 sièges à pourvoir au Sénat.
Historiquement, les 24 sénateurs du pays – qui ont un mandat de six ans – ont la réputation d’être plus indépendants d’esprit que la Chambre basse.
Répression contre la drogue
Dans le cadre de sa répression contre la drogue qui a tué plus de 5 000 personnes, Duterte s’est engagé à rétablir la peine de mort et à abaisser l’âge de la responsabilité pénale de 15 à 12 ans.
Les Philippines ont interdit la peine capitale en 1987, l’ont rétablie six ans plus tard, puis abolie à nouveau en 2006.
Il a également promis de réécrire la constitution du pays afin de créer une république fédérale où les régions disposeraient de davantage de pouvoirs pour lutter contre la pauvreté profondément enracinée du pays.
Toutefois, ses opposants voient dans ces projets un effort pour étendre son pouvoir ou affaiblir les institutions démocratiques du pays.