Au moins quatre personnes ont été tuées et un cinquantaine d’autres blessées dans un attentat à la bombe perpétré dimanche lors d’une messe catholique dans le sud des Philippines, région troublée par une insurrection.
L’explosion s’est produite pendant une messe dans le gymnase de l’université d’Etat de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays, a déclaré le chef de la police régionale, Allan Nobleza.
Le lieutenant général de la police Emmanuel Peralta a déclaré que quatre personnes avaient été tuées et une cinquantaine d’autres blessées dans l’explosion provoquée par un engin explosif artisanal.
Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque.
Dans un communiqué, le président philippin Ferdinand Marcos a fermement condamné ces “actes insensés et particulièrement odieux perpétrés par des terroristes étrangers”.
Pour sa part, le pape François, dans ses propos prononcés sur la place Saint-Pierre, a assuré être “proche des familles, des habitants de Mindanao, qui ont déjà tant souffert”.
En mai 2017, des centaines d’hommes armés étrangers et militants pro-EI Maute et Abou Sayyaf locaux pro-EI s’étaient emparés de Marawi.
L’armée philippine a repris la ville en ruines après une bataille de cinq mois qui a coûté la vie à plus d’un millier de personnes.
“Il y a de fortes indications d’une composante étrangère (dans l’attaque de dimanche)”, a déclaré le secrétaire à la Défense Gilbert Teodoro aux journalistes.
Lanao del Sur et Maguindanao del Sur font partie de la région autonome Bangsamoro en Mindanao musulmane.
Le ministre en chef du gouvernement de Bangsamoro, Ahod Ebrahim, a dit “condamner ces actes atroces et lâches”, appelant à une “enquête approfondie”.
Les attaques de militants contre des bus, des églises catholiques et des marchés publics sont caractéristiques des troubles qui secouent la région depuis des décennies.
En 2014, Manille a signé un pacte de paix avec le plus grand groupe rebelle du pays, le Front moro de libération nationale, mettant ainsi fin à leur sanglante insurrection armée.
Mais il reste de petites bandes d’insurgés musulmans opposés à l’accord de paix, y compris des militants ayant fait allégeance au groupe État islamique. Des rebelles communistes opèrent également dans la région.
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