Que se passe-t-il réellement entre les Philippines et la Chine ? Au début de ce mois, le gouvernement Duterte a annoncé la fin du moratoire sur l’exploration pétrolière et gazière sur le Reed (Rector) Bank à l’ouest de Palawan. Ce moratoire avait été imposé à titre de mesure de précaution au moment où la Cour permanente d’arbitrage examinait la plainte des Philippines contre la Chine concernant l’empiètement de sa zone économique exclusive dans la mer de Chine méridionale et les questions de droit de la mer qui y sont liées.

Le refus de la Chine d’accepter la décision, qui a été largement favorable aux Philippines, s’est accompagné d’une attitude agressive dans cette zone – Reed Bank – qui a en fait empêché l’exploration. Mais en 2018, le gouvernement Duterte a ensuite signé un protocole d’accord avec la Chine pour l’exploration avec la compagnie nationale chinoise Overseas Oil Company (CNOOC) pour être l’opérateur et obtenir 40 % de la production.

Retour en grâce du pipeline vers Luzon

La dernière annonce a donc suscité un vif intérêt: La Chine serait-elle d’accord pour reculer et laisser les Philippines reprendre l’initiative ? Autre changement majeur: si du gaz exploitable est trouvé sur Reed Bank – et les forages précédents ont été positifs – le pipeline qui va de Malampaya à Batangas pourrait fournir un lien pour faire débarquer la production d’hydrocarbures à Luzon. L’homme d’affaires préféré de Duterte, le groupe Udenna de Dennis Uy, basé à Davao, a acheté l’année dernière la participation de Chevron dans la Malampaya et Shell veut maintenant vendre sa participation.

Tout cela implique que la Chine serait d’accord. Une grande question à ce stade. Jusque là, Pékin n’avait jamais montré aucun signe de recul par rapport à ses revendications maritimes, même si elle n’a recours à la force et aux menaces que de manière intermittente, soutenue par ses navires.

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.