Le club des correspondants étrangers en Thaïlande (FCCT) a publié un communiqué de soutien à la journaliste Philippine Maria Ressa, récemment condamnée. Cette décision de justice, qui confirme la main mise du président Duterte sur le pouvoir judiciaire, inquiète pour la liberté de la presse dans l’archipel.
Nous publions ici le communiqué du FCCT (Foreign Correspondents Club of Thailand)
Les membres du club des Correspondants Étrangers de la Thaïlande sont choqués par la condamnation de Maria Ressa par un tribunal de Manille, sur des accusations douteuses de violation de la loi sur la cybercriminalité de 2012. Maria Ressa, fondateur et rédacteur en chef du site d’information en ligne Rappler, était visée par la plainte déposée par l’homme d’affaires philippin Wilfredo Keng, cinq ans après la publication d’un article dans Rappler soulevant des questions sur ses liens avec un ancien juge de la Cour suprême.
L’article en question a été publié avant l’adoption de la loi sur la cybercriminalité. Or selon la loi Philippine sur la diffamation, les plaintes ne peuvent être déposées plus d’un an après la publication et la loi sur la cybercriminalité ne peut pas être appliquée rétroactivement.
Diffamation criminelle
Cependant, M. Keng a exploité une modification de l’article, puisque Rappler a fait une petite correction typographique de l’article en 2014, et le Département de la justice a décidé que les accusations de cybercriminalité peuvent désormais être déposées jusqu’à 12 ans après l’infraction présumée.
Le FCCT redit que la diffamation criminelle est largement utilisé à mauvais escient contre la presse dans des pays comme la Thaïlande, où il peut être exploité pour faire taire les critiques politiques et les défenseurs des droits de l’homme.
Le fondement douteux de cette condamnation pénale d’un journaliste aux Philippines, ainsi que de nombreuses autres affaires judiciaires contre Rappler sous le gouvernement Duterte, constituent une grave attaque contre la liberté des médias.