L’agression meurtrière qui a coûté la vie à un gouverneur de province et à huit autres personnes le 4 mars, dans ce qui semble être une vendetta politique à 650 km au sud de Manille, a suscité une vague de demandes de protection supplémentaire pour les fonctionnaires. Cette situation témoigne du climat de peur qui s’est emparé de la nation et qui pourrait s’avérer préjudiciable à l’administration du président Ferdinand Marcos Jr, en place depuis moins de neuf mois.
La mort du gouverneur Roel Degamo de la province de Negros Oriental, dans la région des Visayas centrales, est la huitième parmi les anciens fonctionnaires et les fonctionnaires en exercice à être tombés dans une embuscade et à avoir été tués depuis le début de la présidence Marcos. Les fonctionnaires ne sont pas non plus les seules cibles. Le 3 octobre de l’année dernière, le journaliste radio de renommée nationale Percival Carag Mabasa, connu professionnellement sous le nom de Percy Lapid, a été tué d’une balle dans la tête dans sa voiture par un homme armé circulant en tandem sur une moto. Bien que les conspirateurs accusés du meurtre aient presque immédiatement désigné le cerveau présumé, ce n’est que le 15 mars, soit cinq mois plus tard, que la police a inculpé Gerald Bantag, le directeur du Bureau des prisons, pour cet assassinat. Les autorités ont nommé un total de 17 suspects impliqués dans le meurtre de Lapid. Il avait attiré l’attention sur le grand nombre de voitures de luxe que possédait Bantag.
Le Philippine Daily Inquirer, journal à diffusion nationale, a déclaré que la vague de meurtres violents de fonctionnaires locaux avait commencé “à peine un mois après l’entrée en fonction de Marcos”. Il se demande si les criminels n’ont pas été enhardis par le laxisme des forces de police en matière d’application de la loi et par la médiocrité de leurs activités de renseignement. La chroniqueuse du Philippine Star, Ana Marie Pamintuan, a demandé si tout cela n’était pas une tentative de saper l’administration Marcos.
Remerciements à Michel Prévot
