Les familles des personnes tuées dans la guerre contre la drogue aux Philippines espèrent qu’une enquête formelle sur d’éventuels crimes contre l’humanité, approuvée par des juges de la Cour pénale internationale, permettra de leur rendre justice.
La Cour Pénale Internationale, en décidant d’ouvrir un enquête, va devoir rassembler les documents et les preuves contre le pouvoir philippin. Les groupes de défense des droits de l’homme affirment des années que le président philippin Rodrigo Duterte a incité à la violence meurtrière et accusent la police d’assassiner massivement des suspects non armés dans le cadre de la campagne antidrogue lancée en 2016.
La police dénonce de «fausses accusations»
La police nationale philippine a publié une déclaration indiquant que les accusations se sont avérées fausses à plusieurs reprises, et que la force “ne tolère ni ne couvre les abus et autres formes d’actes répréhensibles dans nos rangs.”
“Notre campagne agressive contre les drogues illégales se poursuivra”, a déclaré le bureau du porte-parole de la police, notant une baisse de 64 % des crimes liés à la drogue au cours des cinq dernières années.
Les dépouilles de sept Philippins tués dans le cadre de la sanglante guerre contre la drogue menée par Rodrigo Duterte ont été exhumées vendredi pour être incinérées, après l’expiration des baux dans les cimetières publics au nord de la capitale.
Attaque systématique contre les civils
Les autorités ont tué plus de 6 100 trafiquants et consommateurs de drogue présumés depuis que Duterte a pris ses fonctions en juin 2016. Les groupes de défense des droits affirment que la police a exécuté sommairement des suspects, ce que les politiques nient, affirmant qu’ils ont agi par légitime défense lors d’opérations d’infiltration.
Les juges de La Haye ont déclaré mercredi que les documents des procureurs montraient que la campagne antidrogue “ne peut être considérée comme une opération légitime de maintien de l’ordre”, mais plutôt comme une attaque systématique contre les civils.
Remerciements à Michel Prevot