Au moins neuf militants maoïstes ont été tués à la suite de raids de police simultanés dans le nord des Philippines, deux jours seulement après que le président Rodrigo Duterte eut ordonné aux forces gouvernementales de “tuer” et d'”achever” tous les rebelles communistes du pays.

Selon la police, six personnes ont également été arrêtées au cours des raids dans trois provinces autour de Métropole de Manille dimanche, tandis qu’au moins six autres se sont “échappées”. La police a également déclaré qu’elle avait des mandats d’arrêt contre 18 personnes, ajoutant que certaines ont résisté à l’arrestation, ce qui a entraîné leur mort.

Les groupes Karapatan et le parti Kabataan (Jeunesse) ont contesté la déclaration du gouvernement, affirmant que les personnes tuées avaient été “exécutées”.

Emmanuel “Manny” Asuncion, un leader syndicaliste de la province de Cavite, juste à l’extérieur de Manille, figure parmi les personnes tuées, a déclaré la fédération des pêcheurs Pamalakaya dans un communiqué.

UPLB Perspective, une publication étudiante de l’Université des Philippines, a rapporté que deux organisateurs syndicaux, un mari et une femme, ont été tués dans la province de Batangas, qui borde la capitale philippine.

Chai et Ariel Evangelista, ainsi que leur fils de 10 ans, avaient disparu quelques heures avant leur mort. Le lieu où se trouve leur fils reste inconnu.

Human Rights Watch (HRW) a également fait part de ses préoccupations concernant les raids meurtriers, en disant que, selon les rapports, l’opération semble être un “plan coordonné” par les autorités.

“Ces incidents font clairement partie de la campagne anti-insurrectionnelle de plus en plus brutale du gouvernement visant à éliminer” la rébellion communiste, a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de HRW pour l’Asie, dans un communiqué.

Vendredi, le président Duterte a lancé une opération “anti-insurrectionnelle” contre les rebelles communistes à Mindanao.

Sa menace contre les communistes a fait craindre une nouvelle vague d’effusion de sang similaire à sa “guerre contre la drogue” qui a tué des milliers de personnes, dont des enfants.

Plusieurs présidents ont tenté sans succès de parvenir à un accord avec les rebelles, dont le chef Jose Maria Sison est toujours en exil aux Pays-Bas.

Lorsqu’il s’est présenté aux élections présidentielles de 2016, Duterte a promis de mettre enfin un terme à la rébellion par des pourparlers de paix, soulignant ses liens avec les commandants rebelles lorsqu’il était maire de la ville de Davao à Mindanao, où la rébellion communiste est toujours active.