Les parlementaires philippins ont franchi une étape clé vers la destitution de la vice-présidente Sara Duterte, en réunissant 215 signatures sur la pétition demandant l’ouverture de son procès au Sénat, bien au-delà du seuil requis.
Si le contenu de la pétition reste confidentiel, Duterte, fille de l’ancien président Rodrigo Duterte, est sous pression depuis ses déclarations extrêmes de l’an dernier. La controverse s’est amplifiée en 2023 autour de l’utilisation par la vice-présidente de fonds confidentiels du renseignement, entraînant sa démission du cabinet de Ferdinand Marcos Jr. en juin. En novembre, elle a ravivé les tensions en déclarant qu’elle ordonnerait l’assassinat de Marcos et de son épouse si elle venait à être tuée.
Le Sénat philippin, seul habilité à juger les procédures de destitution, pourrait entamer un procès qui s’étendra sur plusieurs mois, malgré l’imminence des élections de mi-mandat en mai.
Toutefois, la famille Duterte conserve des soutiens au Sénat, où une condamnation nécessite une majorité des deux tiers.
Ces événements marquent une nouvelle escalade dans la rivalité entre les clans Duterte et Marcos, perçue par certains comme un affrontement par procuration avant le scrutin à venir. Paolo Duterte, frère de la vice-présidente, a dénoncé une « mascarade de destitution » orchestrée par l’administration Marcos, promettant des représailles.
L’histoire philippine a déjà connu des destitutions marquantes : en 2012, le président de la Cour suprême Renato Corona a été démis pour corruption, et en 2001, le président Joseph Estrada a été évincé après un scandale de pots-de-vin. Reste à voir si Sara Duterte connaîtra un sort similaire.
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