Nous republions ici des extraits d’une analyse du site Asia Sentinel.
Le premier dimanche de décembre 2023, une bombe a explosé lors d’une messe catholique organisée dans le gymnase de l’Université d’État de Mindanao (MSU), dans la ville de Marawi, au sud des Philippines, qui a été pratiquement détruite en 2017 au cours d’une bataille de cinq mois entre l’armée philippine et les djihadistes Maute et Abu Sayyaf. Quatre personnes ont été tuées par cet engin improvisé lors de la récente explosion à MSU, construite à l’aide d’un mortier ou d’une grenade, qui a fait au moins 50 blessés.
La police a rapidement imputé la responsabilité aux militants du groupe Maute affiliés à Dawlah Islamiyah, le terme utilisé pour désigner l’État islamique aux Philippines. Le chef des Forces armées des Philippines (AFP), le général Romeo Brawner, a indiqué qu’il s’agissait d’une “attaque de représailles”, après que des frappes aériennes ont tué 11 combattants d’un autre groupe local de Dawlah Islamiyah, les Bangsamoro Islamic Freedom Fighters (BIFF), plusieurs jours plus tôt, plus au sud dans la province de Maguindanao del Sur.
L’explosion de Marawi a rappelé brutalement la menace que représentent les militants islamistes dans la région autonome de Bangsamoro en Mindanao musulmane (BARMM), qui a connu ces dernières années une nette amélioration de la sécurité, avec le Front de libération islamique Moro (MILF), plus modéré. Les bombardements des Mautes ont toutefois déclenché de nouvelles offensives de l’AFP, des soldats ayant ciblé le BIFF à la mi-décembre le long de la frontière provinciale entre Maguindanao del Sur et Cotabato, tuant neuf membres du BIFF dans la région du marais de Liguasan lors d’une opération aérienne et terrestre combinée. Le groupe Maute a été pris pour cible fin janvier à Lanao del Sur, avec neuf militants tués dans des échanges de tirs qui ont également fait quatre blessés parmi les soldats de l’AFP.
Avec les remerciements de Michel Prévot
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