Un expert de l’ONU sur le changement climatique et les droits de l’homme a exhorté mercredi les Philippines à “dissoudre” son groupe de travail anticommuniste, qui, selon lui, “opère en toute impunité”, et a demandé une enquête indépendante sur ses opérations.

Le rapporteur spécial de l’ONU, Ian Fry, faisait référence au Groupe de travail national pour mettre fin au conflit armé communiste local ou NTF-ELCAC, que le président philippin de l’époque, Rodrigo Duterte, a créé en 2018 pour mettre fin à un demi-siècle d’insurrection communiste qui a freiné le développement dans certaines régions du pays.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont accusé à plusieurs reprises le groupe de travail de pratiquer le “red-tagging”, pratique consistant à accuser des rivaux ou des détracteurs de soutenir ou de rejoindre les rebelles, comme prétexte pour les réduire au silence, les arrêter, voire les tuer. Le gouvernement dément ces accusations.

En vertu de l’ordonnance qui l’a créée, la task force est présidée par le président philippin et composée de membres du cabinet, dont les chefs de l’armée et de la police.

“Il est clair que l’ELCAC va au-delà de son mandat initial et qu’elle marque d’une étiquette rouge les membres de la communauté et les peuples indigènes, et il semble que des intérêts financiers privés la poussent à agir de la sorte”, a déclaré M. Fry aux journalistes à la fin de sa visite de dix jours aux Philippines.

“Le gouvernement doit développer une autre approche pour traiter les questions de terrorisme, mais il est clair que cette unité opère en toute impunité”, a déclaré M. Fry.

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