Entamée lundi, la visite d’état du président chinois Xi Jinping est présentée par son homologue philippin Rodrigo Duterte comme l’événement diplomatique majeur de son mandat. Et pour cause: les Philippines ont tout misé sur le rapprochement économique avec Pékin, quitte à oublier leurs revendications sur les îles contestées de la mer de Chine du sud. Ce mardi, Manille est au garde à vous devant Xi Jinping.
Xi Jinping ne pouvait réver meilleur accueil.
Sur le chemin du retour à Pékin après avoir assisté au sommet de l’Asie Pacifique à Port Moresby, en Papouasie Nouvelle Guinée, le président chinois est arrivé lundi soir à Manille où son homologue Rodrigo Duterte a fait plus que lui dérouler le tapis rouge .
C’est une capitale philippine au garde à vous qui verra mardi le numéro un de l’Empire du milieu signer de nouveaux accords commerciaux et financiers avec l’archipel, cruellement demandeur de prêts pour relancer sa machine économique.
Toutes les institutions administratives ont été fermées ce mardi, y compris la Cour Suprème.
Le président chinois achèvera sa visite d’état mercredi. Symbole de la renaissance des Philippines: il logera à l’hôtel Shangri-La de Bonifacio Global City, la ville nouvelle érigée ces vingt dernières années non loin du quartier d’affaires de Makati…à quelques centaines de mètres du plus grand cimetière militaire américain de la ville, où l’on peut voir les milliers de croix des GI’s tués aux Philippines durant la guerre du Pacifique.
Autre preuve de l’influence et du pouvoir de la Chine dans ce pays d’Asie sud-est, Xi Jinping ne prononcera pas de discours devant le parlement philippin, mais il recevra dans sa suite la présidente de la Chambre des députés (et ex cheffe de l’Etat) Gloria Magapagal-Arroyo, et le président du Sénat Vicente Sotto.
La visite entière est placée sous le signe de l’économie et des accords entre les deux pays.
L’investissement étranger aux Philippines a atteint un record de dix milliards de dollars en 2017 comme le soulignait dans notre magazine mensuel notre chroniqueur économique Bernard Festy en octobre.
La Chine est trés loin derrière en terme d’investissement dans ce pays avec seulement 31 millions de dollars en 2017, contre 600 millions de dollars pour le Japon.
Rodrigo Duterte, président populiste controversé, a fait des infrastructures son atout-maitre et c’est sur ce terrain qu’il espère obtenir une aide significative de Xi Jinping.
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