Le très controversé président Philippin, souvent qualifié de populiste et d’autoritaire, fait face ce lundi 13 mai à son premier test politique majeur depuis son élection pour un mandat unique de six ans à la tête du pays, le 9 mai 2016. L’enjeu de ce scrutin législatif et local est de mesurer sa popularité dans l’archipel, et sa capacité à continuer de gouverner en marginalisant l’opposition. Voici quelques données de base.
Les scrutins de mi-mandat du lundi 13 mai, sur lesquels un total de 18 072 sièges électifs sont en jeu, dont 12 pour les sénateurs et 61 pour les représentants élus à la proportionnelle, présentent de nombreuses «premières», dont un nombre record d’électeurs.
Celui ci est passé de 54 363 844 en 2016 à 61 843 771 aujourd’hui, à l’exclusion des 1 822 172 électeurs d’outre-mer.
Avec des sondages qui lui accordent ces derniers mois plus de 70% de popularité, le président des Philippines fait face au même dilemme qui a hanté un grand nombre de ses prédécesseurs.
Ce scrutin législatif et régional (renouvellement des assemblées locales, de la Chambre des députés et du Sénat) doit en effet lui permettre de trouver un successeur car la constitution lui interdit de se représenter pour un second mandat.
Sa fille Sara, actuel maire de la ville de Davao (dont il fut maire, dans l’île de Mindanao) et son assistant de longue date, Bong Go, ont tous deux émergé comme de formidables prétendants.
Au cours des deux dernières décennies, les anciens présidents philippins ont fait face à: un emprisonnement (Joseph Estrada); incarcération prolongée avant le procès (Gloria Macapagal-Arroyo); et la menace constante d’enquêtes criminelles et de harcèlement politique incessant (Benigno Aquino).
Au cours des cinquante dernières années, aucun président philippin n’a pu assurer la prise de pouvoir de son successeur désigné.
Les méthodes autoritaires de Duterte, notamment l’emprisonnement et le harcèlement des sénateurs de l’opposition et la répression actuelle des médias et des personnalités hostiles, ont cristallisé une opposition déterminée, composée de politiciens libéraux, de défenseurs des droits de l’homme, de dirigeants de l’Église catholique et de groupes progressistes.