L’établissement va déménager et s’agrandir, afin de se muer en centre culturel khméro-allemand.
Deux fois plus d’espace, une salle d’exposition, un cinéma deux fois plus vaste, un restaurant avec air conditionné…Le déménagement de la Meta House, au 37 du boulevard Sothearos, a des allures de révolution pour cet établissement culturel allemand ouvert en janvier 2007 à Phnom Penh. « Nous ouvrirons nos portes le 1er mai, avec une semaine de fête et de musique pour que les gens apprivoisent le nouveau lieu », indique Nicolaus Mesterharm, fondateur de la Meta House et réalisateur allemand. À cette date, Anton Isslehard, flûtiste et professeur de musique, ainsi qu’ex-patron de l’Art Café, se joindra au projet, de manière à ce que le nouvel établissement accueille sous le même toit de la musique, des expositions, du cinéma et des classes d’allemand. « Cela s’appellera le Centre culturel khméro-allemand, et nous espérons pouvoir accueillir davantage de Cambodgiens qu’aujourd’hui », explique Nicolaus Mesterharm. L’objectif de la galerie, en effet, reste le même que celui des trois dernières années : « Nous nous concentrons sur l’art créé au Cambodge ou par des Cambodgiens. J’ai un problème avec l’idée de faire venir des toiles peintes en Europe par un peintre qui voudrait exposer ici. Je veux qu’il y ait une connexion entre ce que nous montrons et le Cambodge. Par exemple, en ce moment, nous exposons des toiles réalisées par un peintre français, mais il vit à Kampot…»
Quant aux films et documentaires programmés, il s’agit de permettre au public d’« apprendre » : « Ce sont des films qui me plaisent, pour lesquels j’ai de l’estime et qui sont importants. Mais le public peut aussi prendre l’initiative d’en proposer…» Les grands rendez-vous annuels, comme la « nuit verte » consacrée aux films sur l’environnement (en janvier), la participation au festival PhotoPhnomPenh (en novembre) ou la programmation sur les questions de genre et de sexualité pendant la Phnom Penh Pride (en mai) seront conservés, et d’autres viendront s’ajouter, comme une « nuit du film japonais », un festival de musique classique et des événements liés au théâtre et à la danse. Les cours d’allemand, eux, sont promis à un succès croissant, avec la nouvelle législation allemande : « À présent, un nveau linguistique est exigé pour l’obtention d’un visa de séjour. Les Cambodgiens qui veulent aller en Allemagne n’auront plus le choix », indique Nicolaus Mesterharm.
ADRIEN LE GAL
Centre culturel khméro-allemand 37 boulevard Sothearos, Phnom Penh