C’est un extraordinaire retour politique qui vient de se dérouler en Malaisie où l’ex leader de l’opposition emprisonné Anwar Ibrahim est redevenu député, et donc en capacité de prendre son offensive pour diriger un jour le pays. L’ex détenu et prisonnier politique Anwar, agé de 71 ans, est désormais élu de la circonscription et fédérale de Port Dickson.
Cette victoire à une élection législative partielle peut changer la donne politique en Asie du sud-est.
En remportant, samedi, la circonscription de Port Dickson, une ville côtière ou se trouve de nombreux camps militaires (il s’agit d’une circonscription fédérale, non rattachée à une province), l’ancien opposant et détenu politique Malais Anwar Ibrahim revient sur le devant de la scène de façon triomphale.
Il siégera avec les députés de la majorité dirigée par l’actuel premier ministre Mahathir Mohammad.
Lequel l’avait écarté de la course au pouvoir en le limogeant de son gouvernement à la fin des années 90, puis en initiant contre lui des poursuites pour corruption et sodomie.
Anwar Ibrahim a été emprisonné entre 2000 et 2004, puis entre 2015 et mai 2018.
Il a été condamné à deux reprises puis libéré en mai 2018 à la demande de Mahathir Mohammad, désormais favorable à le voir accéder aux commandes de la Fédération.
L’extraordinaire parcours politique d’Anwar Ibrahim, et l’aspect surréaliste de sa relation personnelle avec Mahathir, agé de 93 ans, est un véritable roman.
Sa réhabilitation politique fait de lui une personnalité incontournable aux cotés de sa femme Wan Aziza Ismael, actuellement vice-premier ministre dans le gouvernement de coalition au pouvoir à Kuala Lumpur.
Sa notoriété internationale est sans équivalent dans la région.
Président de l’Union des jeunes étudiants musulmans dans les années 70, plusieurs fois ministre et Ministre des finances de Malaisie en 1997-1998, lors de la crise financière asiatique, Anwar Ibrahim a aussi été, en 2007, le principal signataire d’un appel à une coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens, dans un pays où les tensions religieuses et ethniques (entre malais et malaisiens d’origine chinoise) refont facilement surface.
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