Singapour fait pression sur ses plus grandes entreprises technologiques pour qu’elles se réinscrivent dans la ville-État, arguant qu’il s’agit de leur “devoir national”, dans le cadre d’une escalade de la tentative du centre financier de renforcer l’attrait de son marché boursier.
Au cours de l’année écoulée, les responsables de la bourse ont intensifié leurs tentatives pour persuader les entreprises basées à Singapour, notamment le conglomérat technologique Sea et l’application Grab, de revenir après avoir réalisé des introductions en bourse aux États-Unis, ont déclaré des personnes au fait des discussions.
Cotation à la bourse de Singapour
Les responsables ont déjà fait valoir les avantages d’une cotation secondaire à la bourse de Singapour auprès de Sea, en la présentant comme une opportunité d’être incluse dans les indices boursiers locaux et de bénéficier de flux de fonds supplémentaires, a déclaré l’une des personnes. Mais plus récemment, la société a subi des pressions pour remplir son “devoir national” envers la ville-État, ont-elles ajouté.
Le discours patriotique de Singapour souligne sa lutte pour attirer davantage de cotations de haut niveau sur sa bourse, bien que le centre financier soit devenu ces dernières années un incubateur populaire pour les entreprises technologiques telles que Sea, qui possède l’application de commerce électronique Shopee et le jeu en ligne populaire Free Fire.
Sea et Grab ont envisagé de vendre leurs actions au pays, à l’instar des entreprises technologiques chinoises à Hong Kong. Mais le SGX est embourbé dans de faibles volumes d’échanges et des scandales comptables qui ont entraîné des retraits de la cote, tandis que la déroute du marché mondial de la technologie cette année a diminué l’attrait d’une nouvelle introduction en bourse.
Jakarta contre l’île Etat
L’offensive de charme de Singapour intervient après qu’une poignée de start-ups de l’Indonésie voisine ont choisi de s’inscrire localement pour leur introduction en bourse. Jakarta a attiré les entreprises des marchés plus développés avec des réglementations plus souples, comme l’autorisation d’actions à double classe qui donnent aux fondateurs un plus grand contrôle sur leurs sociétés.
Lorsque GoTo, la plus grande start-up technologique du pays, a été cotée à Jakarta en avril, son directeur général, Andre Soelistyo, a déclaré qu’il souhaitait “exprimer sa gratitude au gouvernement indonésien… pour son engagement continu en faveur de la croissance de l’économie numérique indonésienne”.
