Le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a annoncé le 21 août que son gouvernement allait prochainement abroger la loi criminalisant les relations homosexuelles.
“Le gouvernement va abroger (la loi) et décriminaliser les relations sexuelles entre hommes. Je crois que c’est la bonne chose à faire et quelque chose que la plupart des Singapouriens accepteront désormais”, a-t-il déclaré lors d’un discours.
Le Premier ministre a précisé qu’il continuerait cependant à “défendre” le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme.
L’article 377A du code pénal, vestige du régime colonial britannique, prévoit une peine maximale de deux ans d’emprisonnement pour les actes homosexuels.
Elle n’est pas appliquée dans les faits, mais les défenseurs des droits des homosexuels affirment qu’elle prive toujours les membres de la communauté gay de leurs droits, malgré la culture de plus en plus moderne de la cité-État.
Le Premier ministre a estimé que la situation avait changé.
Les homosexuels “sont aujourd’hui bien plus acceptés” à Singapour, a-t-il souligné. L’abrogation de la loi “mettra la législation en accord avec l’évolution des mentalités”, a jugé Lee Hsien Loong.
Les associations de défense des droits des homosexuels ont salué cette annonce.
“L’abrogation de l’article 377A est le premier pas sur la longue route qui mène vers l’égalité totale pour les personnes LGBT à Singapour”, ont écrit une vingtaine d’organisations dans un texte commun.
“Mais son impact réel sera déterminé par la manière dont les habitants de Singapour vont l’accepter et la prendre en compte, dans les jours et les mois qui viennent”, ont-elles ajouté.
Plusieurs tentatives pour faire annuler ce texte avaient échoué ces dernières années, contrastant avec la situation des droits des homosexuels ailleurs en Asie, comme à Taïwan ou en Inde.
En février, la cour suprême de Singapour avait statué que la loi serait maintenue en raison de son “poids symbolique”, mais avec le principe qu’elle “ne serait pas appliquée de manière proactive”.
Pour autant, Lee Hsien Loong a souligné qu’il ne souhaitait pas modifier la loi prévoyant que le mariage civil ne consacre que l’union d’un homme et d’une femme. “La plupart des Singapouriens ne veulent pas que l’abrogation de la loi déclenche un changement drastique dans nos mœurs”, a-t-il affirmé.
Le gouvernement va ainsi amender la constitution pour protéger la conception du mariage telle qu’elle est actuellement définie par la loi.
Une coalition d’églises protestantes avait fait part, avant le discours du Premier ministre, de son inquiétude face à une éventuelle abrogation de la loi, “un important repère moral et social”.
Remerciements à Michel Prévot
Dire que l’homosexualité n’est plus illégale, c’est reconnaitre que jusqu’à présent, elle l’était; ce n’est pas malin.
Cher lecteur, un grand merci de votre commentaire. Vous avez raison l’homosexualité masculine est actuellement bien illégale à Singapour en vertu de l’article 377A du Code pénal de l’époque coloniale, même lorsqu’elle est consentie et en privé. Notre article souhaitait souligner le futur changement. Bonne lecture.
Encore un vestige de l’époque coloniale (ici britannique mais qui n’a rien à envier, sur ce point à d’autres) un aspect positif pour certains véhiculé par les “missionnaires”et autres “entrepreneurs religieux” de toutes obédiences y compris ceux, plus “modernes”, qui sévissent au nord et au sud du pays. D’aucuns regrettent qu’en 2007, l’interdiction avait été levée pour les relations entre femmes ( que la loi britannique ignorait) et la sodomie entre hétérosexuels. Pour l’heure, juste 2 ans d’emprisonnement pour les actes homosexuels prévus par une loi qui ne serait pas appliquée mais reste néanmoins applicable. Nous sommes rassurés, le mariage (et semble t-il tout ce qui pourrait s’en rapprocher) sera toujours une union entre un homme et une femme (il est prévu de de “bétonner” la constitution pour obvier à tout contournement, détournement). La religion (sous influence grandissante des évangélistes) reste pour le moment sauvée. Dieu étant, pour certains, beaucoup, un homme/HOMME, son image n’en est pas moins écornée. La fréquentation des églises et des temples risque d’en être affectée. Il restera au défenseur du statut quo de faire une demande de nationalité auprès d’un des deux pays voisins qui pratiquent, en ces circonstances, la lapidation publique y compris dans le cas de tentative, les coups de bâton n’étant que le premier degré dans l’échelle des peines applicables.