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SINGAPOUR – SOCIÉTÉ : L’île État, pionnière pour l’alimentation du futur

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 24/08/2021
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Notre confrère Courrier International, dont nous vous recommandons la lecture régulière, sait trouver des « perles » sur l’Asie. Dernier exemple en date : cet article de Nikkei Asia sur les recherches singapouriennes en matière d’alimentation à base de végétaux et de viande de synthèse, pour échapper à d’éventuelles pénuries.

 

Selon Courrier International, la cité-État, première à autoriser la viande de synthèse, innove aussi bien dans l’assiette qu’en matière de fermes verticales. Histoire de s’armer contre les ruptures de chaînes de production et d’approvisionnement, et de renforcer sa sécurité alimentaire.

 

Singapour est devenu le seul pays au monde à autoriser la vente de viande de culture. Nombre d’observateurs du secteur ont été moins surpris.

 

“Ce n’est pas une coïncidence si Singapour est le premier marché de la viande de culture, estime Mirte Gosker, de l’association [qui se consacre à la promotion des substituts à la viande] Good Food Institute Asia Pacific (GFI Apac). L’État a investi les ressources nécessaires pour créer un écosystème favorable à l’innovation alimentaire.”

 

Si Singapour se lance dans la viande de synthèse et les protéines alternatives – celles qui viennent des plantes, des insectes, des algues et des champignons –, c’est dans le but de renforcer sa résilience alimentaire.

 

Bataille pour la sécurité de l’accès à la nourriture

 

La cité-État est à l’avant-garde de la bataille pour la sécurité de l’accès à la nourriture. D’après les Nations unies, plus de 350 millions de personnes souffrent de malnutrition en Asie et 1 milliard ont été confrontées à une insécurité alimentaire modérée ou grave en 2019 – soit elles ont eu du mal à trouver de quoi se nourrir, soit elles se sont retrouvées à court de nourriture, parfois pendant des jours. La question est devenue plus pressante avec l’arrivée du Covid-19 : la pandémie a aggravé l’insécurité alimentaire et offert aux États un aperçu inquiétant de l’effet d’une crise de l’approvisionnement.

 

Singapour cherche à diversifier ses sources. Le pays importe aujourd’hui des denrées alimentaires de plus de 170 pays et régions, soit 30 de plus qu’en 2004. Il s’efforce également de devenir plus autosuffisant. En mars 2019, il s’est fixé l’objectif “30/30” : produire 30 % de ses besoins alimentaires d’ici à 2030, contre 10 % actuellement.

 

“La résilience, c’est la capacité de résister aux perturbations de l’approvisionnement”, déclare Paul Teng, un spécialiste de la sécurité alimentaire de l’Université technologique Nanyang de Singapour. Quand il a commencé à étudier la résilience alimentaire avec ses collègues vers 2005, tout le monde se concentrait sur la sécurité alimentaire. “Personne ne nous écoutait”, raconte-t-il.

 

La distinction est subtile mais importante. Si la riche Singapour est plutôt bien classée en matière de sécurité alimentaire (19e au classement mondial 2020 de l’Economist Intelligence Unit [un indice proposé par la division analyse de The Economist]), cela ne veut pas dire qu’elle peut se reposer sur ses lauriers.

 

Remerciements à Bernard Festy

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