Réagissant à la nouvelle de l’arrestation par les autorités thaïlandaises, le 9 mai à Chiang Mai, de cinq personnes originaires de Birmanie, dont trois journalistes du média Democratic Voice of Burma (DVB), Amnesty International demande que ces derniers ne soient pas renvoyés en Birmanie.
“Il est impératif que les autorités thaïlandaises ne renvoient pas de force ces personnes au en Birmanie. Si elles le faisaient, elles courraient un risque réel d’arrestation et de détention arbitraires, de torture et d’autres mauvais traitements, voire de mort» estime Amnesty International.
“Cela mettrait également la Thaïlande en infraction avec ses obligations en vertu du principe de non-refoulement du droit international» poursuit l’organisation internationale de défense des droits de l’homme.
“Il existe depuis longtemps des rapports crédibles faisant état de torture et d’autres mauvais traitements en détention en Birmanie. Ils se sont intensifiés depuis le coup d’État. Plusieurs personnes détenues ces dernières semaines sont mortes en détention dans des circonstances inexpliquées.
“Pendant des années, DVB a été un média de premier plan, au franc-parler, qui demande des comptes aux autorités. S’ils sont renvoyés en Birmanie, ces journalistes courent un risque exceptionnellement grave.
“La Thaïlande accueille depuis longtemps des communautés déplacées et exilées du Myanmar. Qu’ils soient pris pour cible en raison de leur courageux travail de journaliste, qu’ils échappent à des frappes aériennes ou à d’autres formes d’attaques de l’armée, les birmans fuient à nouveau aujourd’hui. Nous exhortons les autorités thaïlandaises à donner asile à ceux qui cherchent la sécurité, conformément au droit international.”
Contexte
Selon une déclaration du rédacteur en chef de DVB, Aye Chan Naing, trois journalistes principaux de DVB et deux militants ont été arrêtés par la police thaïlandaise le dimanche 9 mai à Chiang Mai (Thaïlande). Ils couvraient les manifestations anti-coup d’État en Birmanie jusqu’au 8 mars, jour où les autorités militaires ont retiré la licence de télévision de DVB. Amnesty International a confirmé que les cinq personnes sont actuellement en garde à vue.
Depuis le coup d’État militaire du 1er février, l’armée birmane a également retiré les licences de plusieurs autres médias et des dizaines de journalistes sont actuellement en détention arbitraire, inculpés ou craignant d’être arrêtés. De nombreux autres se cachent.
Amnesty International s’oppose au refoulement, qui est interdit par le droit international, dans tous les cas sans exception. Le non-refoulement est un principe juridique international qui interdit le transfert de personnes vers un autre pays ou une autre juridiction où elles courent un risque réel de subir de graves violations des droits humains ou des abus. Il fait partie du droit international coutumier, ce qui le rend obligatoire pour tous les États, qu’ils aient ou non ratifié les traités pertinents.