L’ancien Premier ministre thaïlandais, Thaksin Shinawatra, a récemment attiré l’attention en se positionnant comme médiateur dans le conflit en Birmanie, offrant ses services pour aider à résoudre la guerre civile qui sévit dans le pays depuis plus de trois ans.
Des sources anonymes, citées par le service birman de la VOA, ont révélé que Thaksin Shinawatra avait tenu des réunions informelles avec des représentants du gouvernement birman en exil, le gouvernement d’unité nationale (NUG), ainsi qu’avec divers groupes armés ethniques, dont l’Union nationale Karen (KNU), le Parti national progressiste Karenni et l’Organisation nationale Kachin.
Ces rencontres ont eu lieu lors de visites à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, en mars et en avril. Thaksin, dont le parti politique est désormais en tête de la coalition au pouvoir en Thaïlande, a également rencontré le général Yawd Serk du Conseil de reconstruction de l’État Shan/Armée de l’État Shan (RCSS/SSA), un acteur clé dans la région, selon des sources proches du groupe armé.
L’implication de Thaksin Shinawatra dans la médiation du conflit birman soulève des questions sur la légalité et la pertinence de son rôle. En effet, le Département des services correctionnels thaïlandais a ouvert une enquête pour déterminer si ces rencontres violent les conditions de sa libération conditionnelle. Sahakarn Petchnarin, directeur général du département, a déclaré que Thaksin pourrait être averti ou renvoyé en prison en fonction de la gravité de la violation, si elle est avérée.
Cependant, certains responsables politiques thaïlandais, dont le ministre des Affaires étrangères Maris Sangiampongsa, soutiennent que Thaksin a le droit de discuter avec des groupes révolutionnaires birmans en tant que personne privée, sans que cela n’engage le gouvernement thaïlandais. Maris Sangiampongsa a souligné que le gouvernement thaïlandais est en faveur de la paix en Birmanie et est prêt à faciliter tout processus de paix ou d’aide humanitaire le long de la frontière.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.