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THAÏLANDE – CHRONIQUE : Adaptations chronologiques, les spécificités siamoises

Date de publication : 28/12/2024
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Découvrez cette chronique siamoise issue de nos archives.

 

Le calendrier civil d’usage international est de type solaire. Il dérive du calendrier romain réformé en 46 av. J.-C. par Jules César, qui introduisit une année bissextile (366 jours) tous les quatre ans. Une nouvelle réforme opérée en 1582 par le pape Grégoire XIII lui a donné sa forme actuelle.

 

Le mot « calendrier » vient du latin calendarium (livre d’échéances, de calendae, « calendes », de calare, « appeler »), parce que, avant la publication des fastes (jours où il était permis de rendre la justice, par opposition à ‘jours néfastes), un pontife (ministre du culte), à Rome, convoquait le peuple le premier jour de chaque mois (calendae), pour annoncer les jours fériés.

 

La Thaïlande a adopté le calendrier grégorien en 1941. Auparavant, le calendrier en usage au royaume de Siam était de type lunaire, hérité de l’astrologie hindoue. En langue siamoise, chaque nom de mois correspond à un signe du zodiaque (commun aux astrologies orientales et occidentales).

 

En voici la liste :

 

Janvier (januarius): mokarakhom, du sanskrit makar – Capricorne
Février (februarius):koumphaphan, du sanskrit koumbh – Verseau
Mars (martius): minakhom, du sanskrit mina – Poissons
Avril (aprilis): messayaun, du sanskrit mesha – Bélier
Mai (maius): phrutsaphakhom, du sanskrit vrishabha – Taureau
Juin (junius): mithounayaun, du sanskrit mithouna – Gémeaux
Juillet (julius): karakadakhom, du sanskrit Karkata – Cancer
Août (augustus): singhakhom, du sanskrit singha – Lion
Septembre (septem ab imbre): kanyayaun, du sanskrit Kanya – Vierge
Octobre (octo ab imbre): toulakhom, du sanskrit Toula – Balance
Novembre (novem ab imbre): phrutsajikayaun, du sanskrit Vrishchika – Scorpion
Décembre (decem ab imbre): thanwakhom, du sanskrit dhanous – Sagittaire

 

Les mois thaïs dont le nom se termine par le suflixe « khom » ont 31 jours et ceux qui se terminent par « yaun » en ont 30, « koumphaphan » (février) échappant à la règle. Dans le langage courant, les deux suffixes « khom » et « yaun » sont souvent omis pas les locuteurs thaïlandais.

 

Les dates importantes du calendrier siamois font principalement référence aux grands évènements du bouddhisme (qui suivent le rythme des lunaisons et sont donc décalés tous les ans), à ceux de la dynastie actuelle des Chakri et bien sûr aux échéances internationales. Étant donné que la lune tourne autour de la terre en 27 jours, 7 heures et 43 minutes, et que le mois lunaire thaï compte 29 ou 30 jours, il s’ensuit un décalage qui va en augmentant.

 

En outre, les Thaïlandais (bouddhistes) considèrent les quatre phases mensuelles de la lune (lune noire/nouvelle lune – premier quartier – pleine lune – dernier quartier) comme des jours sacrés (« wan phra ») où l’on fait des offrandes aux représentations du Bouddha. Il est important de le savoir si l’on vit avec un/une Thaïlandais(e) bouddhiste pratiquant(e). A l’occasion des « wan phra », les fidèles bouddhistes sont plus empressés à offrir le riz aux bonzes qui déambulent sur la voie publique.

 

2024 + 543 = 2567

 

Explication : le calendrier siamois est en avance sur le nôtre puisqu’il a débuté (rétroactivement) lors du maha-pari-nirvana, quand le Bouddha (l’Éveillé) a quitté sa dépouille mortelle en 543 av. J.-C. C’est du moins ce qui est admis par la tradition, mais pas par tous les historiens (certains penchent plutôt pour 486 ou 480 av. J.-C.).

 

Cette « computation » a été instituée officiellement en Thaïlande le 1er avril 1913. La première année de l’ère bouddhique employée au Siam porte donc le numéro 2456. En 1940, le gouvernement de l’époque, comprenant qu’il était plus pratique de faire coïncider les années (et non seulement les mois) avec celles de l’ère chrétienne, décréta donc que l’année 2483 de l’ère bouddhique siamoise n’aurait que neuf mois et que le premier jour de l’année 2484 tomberait le premier janvier 1941 de l’ère chrétienne. Pour avoir la correspondance entre les années de l’ère chrétienne et de l’ère bouddhique, il suffit d’ajouter 543 au quantième de l’ère chrétienne afin d’obtenir l’année de l’ère bouddhique. Ainsi: 2024 + 543 = 2567.

 

Il y a eu des ‘ajustements’ similaires dans le christianisme. Prenons Noël par exemple. On reconnaît généralement que ce jour [le 25 décembre] a été choisi pour coïncider avec les fêtes païennes qui se tenaient aux alentours du solstice d’hiver (21 ou 22 décembre), quand les jours commencent à rallonger, pour célébrer la renaissance du soleil. Chez les Perses (repris par les Romains), cette date correspondait au Dies Natalis Solis Invicti – « jour de naissance du soleil invaincu ».

 

Le choix du 25 décembre par l’Église Romaine pour célébrer la naissance de Jésus résulte probablement de causes et pratiques diverses mais concordantes. Cette date est évidemment fictive car elle ne repose sur aucun document scripturaire (et les traditions primitives de l’Église varient considérablement dans leurs supputations), mais elle a une valeur symbolique. Elle est notamment en « correspondance » avec le 25 mars (l’Annonciation, neuf mois plus tôt) ou l’on célèbre la conception de Jésus. A l’inverse, le solstice d’été (21 ou 22 juin) coïncide avec la fête de saint Jean Baptiste, le Précurseur, qui a dit de Jésus : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (Jean 3,30). Les hautes autorités religieuses se permettent donc de petits arrangements avec les dates.

 

A ce propos, citons la célèbre « saillie » (à double titre) d’Alexandre Dumas : « On peut violer l’histoire à condition de lui faire de beaux enfants ». Comme Jésus et le Bouddha, par exemple !

 

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