«À quelque chose malheur est bon !». Cela n’a échappé à personne, mais avec la COVID et l’éloignement forcé des familles, amies/amis et relations, les réseaux sociaux ont considérablement rapproché les humains. Ainsi, grâce à Facebook, WhatsApp, FaceTime, LINE, WeChat, Instagram, LinkedIn, Twitter et bien d’autres, chacun retrouve des visages oubliés, des amis disparus des radars, que l’on découvre au détour d’une publication, d’un commentaire, d’un « like ». Moi-même, j’ai repris contact avec des compagnons de route de l’AFP, perdus de vue depuis des lustres. Cette Chronique relate l’histoire singulière d’une retrouvaille après 58 ans de silence. Bonne lecture donc.

Je l’avais oubliée,
Florence aux seins en poire,
J’avais seize ans passés,
Et déjà mille histoires,
Ludiques et oubliées.

C’est à la Taupinière,
Garage aménagé
En dancing de première,
Que je l’ai rencontrée,
C’est à la Taupinière.

Souvent le samedi,
On se retrouvait là,
Petit groupe d’amis,
Pour arroser la vie,
S’aimer le samedi.

Mille-neuf-cent-soixante-deux :
Pau en ces temps-là, était
Notre terrain de jeux,
Notre jardin secret ;
Mille-neuf-cent-soixante-deux…

J’avais tout oublié,
Mais avec la COVID,
Le monde s’est connecté,
Comblant ainsi les vides
D’un passé oublié.

Serge, perdu de vue
Depuis cinquante-huit ans,
M’a ainsi reconnu,
Sur un cliché d’antan,
Vieux et perdu de vue.

Grâce aux réseaux sociaux,
A ses yeux j’existais.
Je reçu des photos
En noir et blanc, surannées,
Grâce aux réseaux sociaux.

Je me revois aligné,
Dansant le « Madison »
Florence à mes côtés,
Effleurant ses tétons,
Je me revoie aligné.

Il vit à Vancouver,
J’habite à Sukhothai,
Par-delà monts et mers,
Étranges retrouvailles,
Il vit à Vancouver.

Des amies oubliées,
Reviennent à la vie,
Surgissant du passé,
Elles remplissent mes nuits,
Mes amies oubliées…

Michel Hermann